Paris : la mairie vise les 40% de logements publics d'ici 2035 pour que "ceux qui y travaillent aient la possibilité d'y vivre"
La municipalité entend racheter "des bureaux", "des immeubles de garages aériens" ou encore des hôtels, précise l'adjoint au logement sur franceinfo afin de "garder les classes moyennes et populaires".
La Ville de Paris se fixe un objectif de 40% de "logements publics", comprenant 30% de logement social et 10% de logement intermédiaire, à l'horizon 2035, a-t-elle annoncé dimanche 6 novembre. "Notre objectif est de faire en sorte que ceux qui travaillent à Paris aient la possibilité d'y vivre", a déclaré sur franceinfo l'adjoint au logement de la capitale Ian Brossat. Il estime que cet objectif passera par "le rachat d'un certain nombre d'immeubles".
franceinfo : Votre objectif est-il d'empêcher l'exode des Parisiens, à cause des prix du logement trop élevés dans la capitale ?
Ian Brossat : Notre objectif est simple. Il est de faire en sorte que ceux qui travaillent à Paris et ceux qui produisent des richesses dans cette ville aient la possibilité d'y vivre. Paris a beaucoup progressé ces dernières années puisque nous avons quasiment atteint les 25% de logements sociaux, c'est-à-dire qu'il y a aujourd'hui un habitant sur quatre qui est protégé de la spéculation immobilière. Cela dit, le problème qu'on a, c'est que le logement privé est encore trop cher. Il est trop cher à l'accession à la propriété. Il est trop cher à la location et c'est la raison pour laquelle nous voulons maintenant aller plus loin.
Comment allez-vous vous y prendre ? La mairie va-t-elle racheter des logements à des particuliers, à des promoteurs, afin de les louer par la suite à des tarifs plus abordables ?
Cet objectif de 40% de logements publics à Paris à l'horizon 2035 nécessitera bien sûr le rachat d'un certain nombre d'immeubles. Je pense à des immeubles de bureaux, je pense à des immeubles de garages aériens. Je pense aussi à des hôtels, qui parfois sont obsolètes, pour les transformer en logements abordables. Il faut faire en sorte que toute surface construite à Paris aide à la politique du logement et facilite les conditions de logement des Parisiens, afin justement de garder les classes moyennes et les classes populaires à l'intérieur de la ville.
L'opposition vous attaque déjà sur la dette de la ville qui est quasiment de huit milliards d'euros à la fin 2022. Comment allez-vous faire financièrement ?
Vous savez, il faut voir ce qu'on veut. Est-ce qu'on veut faire de Paris une ville qui serait une citadelle réservée aux privilégiés, ou veut-on faire de Paris une ville qui permet à ceux qui la font tourner d'y vivre, tout simplement ? Nous faisons ce choix-là. Ça a évidemment un coût. Nous avons d'ailleurs, ces dernières années, choisi de faire du logement le premier budget d'investissement de la Ville de Paris. Et si nous ne l'avions pas fait, il y aurait des tas de Parisiens qui ne pourraient pas continuer à vivre dans cette ville. Paris, chaque année, c'est 500 millions d'euros de budget pour développer du logement abordable. Il s'agit donc d'un choix politique. D'autres villes dans le monde ont fait le même choix, comme par exemple la ville de Vienne. C'est effectivement le choix que nous faisons et que nous portons avec fierté.
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