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La Grèce doit être prête "à prendre toute mesure supplémentaire" pour remplir son objectif de réduction du déficit

C'est ce que préconise la Banque centrale européenne tout en saluant dimanche le programme d'économies drastiques en contrepartie d'une aide internationale de quelque 100 milliards d'euros qui doit sauver Athènes de la faillite.La chancelière allemande Angela Merkel a qualifié le programme grec de "très ambitieux" et conçu pour le long terme.
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Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE). (AFP)

C'est ce que préconise la Banque centrale européenne tout en saluant dimanche le programme d'économies drastiques en contrepartie d'une aide internationale de quelque 100 milliards d'euros qui doit sauver Athènes de la faillite.

La chancelière allemande Angela Merkel a qualifié le programme grec de "très ambitieux" et conçu pour le long terme.

La BCE reste ferme
"Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne salue le programme" d'économies, a indiqué la BCE dimanche, selon qui "l'ajustement budgétaire ambitieux et les vastes réformes structurelles prévus par le programme sont appropriés pour remplir les objectifs" visés.

Cependant, "le conseil des gouverneurs juge aussi essentiel que les autorités publiques grecques se tiennent prêtes à prendre toute mesure supplémentaire qui pourrait se révéler appropriée pour remplir les objectifs du programme", a-t-elle ajouté.

Sur la lenteur du débloage du plan de sauvetage, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a déclaré "Les démocraties ont leur propre temps, ce qui compte c'est le résultat et je considère que c'est un bon résultat".

Merkel va "travailler au programme grec et à son vote"
Selon la chancelière allemande, une aide financière internationale est "la seule façon d'assurer la stabilité de l'euro". Angela Merkel a souligné que les coupes prévues dans ce plan de rigueur "requièrent un haut niveau de capacité politique de mise en oeuvre".

Le ministre allemand de l'Economie, Rainer Brüderle, a affirmé que le gouvernement allemand espérait que la Grèce "mette en oeuvre rapidement, avec détermination et de façon crédible, à la virgule près, le plan d'austérité" négocié avec le FMI et l'Union européenne.

Le conseil des ministres allemand devait se réunir lundi pour adopter le projet de loi qui sera présenté mercredi en première lecture aux députés du Bundestag, pour une adoption prévue vendredi.

Lagarde lance un appel aux banques
La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a lancé un appel dimanche aux banques pour qu'elles participent aux efforts financiers pour aider la Grèce, évoquant "un exercice de solidarité".

"J'espère que tout le monde examinera ce qu'il peut faire et je m'attendrais à ce que le secteur financier regarde aussi ce qu'il peut faire", a-t-elle dit à des journalistes en arrivant à une réunion avec ses homologues de la zone euro à Bruxelles.

"C'est un exercice de solidarité", a affirmé Mme Lagarde. "Tout le monde a clairement un intérêt à ce que la Grèce soit stable, à ce que la Grèce se reprenne, à ce que les marchés aient confiance en la Grèce".

La ministre a souligné que le plan d'aide à la Grèce visait à "faire cesser ces mouvements de volatilité (sur les marchés) qui sont très mauvais pour ce pays et pour l'euro". Elle a toutefois minimisé les risques de contagion de la crise à d'autres pays, estimant que "la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie et les autres sont des cas différents".

"La Grèce est vraiment particulière", a-t-elle insisté, rappelant qu'il y avait eu "probablement beaucoup de laxisme et des chiffres erronés" dans le passé.

Elle a reconnu que le plan d'austérité annoncé dimanche par la Grèce, qui prévoit 30 milliards d'euros d'économies sur trois ans, était "très dur". Mais "nous devons soigner ce déficit de confiance", a-t-elle dit. "Il y a des engagements (de la Grèce), il faut les tenir, on devra vérifier qu'ils sont tenus", a-t-elle prévenu.

Juncker reconnaît la lenteur de la mise en place de l'aide
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a reconnu dimanche que l'Europe avait été trop lente pour voler au secours de la Grèce.

"Je reconnais que moi aussi j'ai failli perdre patience en cours de route", a dit M.Juncker à l'issue d'une réunion des ministres de Finances de l'Eurogroupe.

Le déclenchement de la crise remonte à plus de six mois, quand le gouvernement grec a relevé brutalement sa prévision de déficit public pour 2009 à 12,7% contre 6% auparavant. Mais les Européens ont tardé à se décider à aider la Grèce, notamment en raison des réticences de l'Allemagne confrontée à une opinion publique hostile et en pleine campagne électorale pour d'importantes élections régionales.

Pour expliquer le retard, M. Juncker a diplomatiquement invoqué "les différences culturelles" selon les pays de la zone euro, les différences entre les procédures parlementaires, et "les explications à donner aux opinions publiques".

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