La fin des gueules noires en France
C'est une date purement symbolique : 1er janvier 2008, Charbonnages de France n'existe plus. Le décret, en forme de faire-part de décès, est paru au Journal officiel : “l'établissement public est dissous le 1er janvier 2008 et mis en liquidation à compter de la même date.”
_ La date est symbolique, parce qu'il n'y a plus de mineurs en France depuis... 2004. Depuis la fermeture de La Houve, à Creutzwald, en Moselle, le 7 avril 2004.
Une page se tourne, définitivement. A leur création, en 1946, Charbonnages de France emploient jusqu'à 360.000 personnes. L'entreprise regroupe neuf houillères de bassin (Nord-Pas-de-Calais, Lorraine, Loire, Cévennes, Blanzy, Aquitaine, Provence, Auvergne, Dauphiné). A son apogée, en 1958, elle extrait jusqu'à 58,9 millions de tonnes de charbon.
Avec le temps, le charbon est devenu de plus en plus cher à extraire. Il faut creuser de plus en plus profond. Et d'autres pays en fournissent meilleur marché. En 2003, la tonne de charbon coûtait 150 euros en France, contre 40 en Australie.
_ Dans le même temps, la France fait le choix du nucléaire, pour produire de l'électricité.
Ce que le texte ne dit pas, c'est que l'Etat reprend à son compte la dette de l'entreprise : 2,4 milliards d'euros. Ainsi que les charges des prestations liées au statut des mineurs jusqu'en 2050, gérées par l'Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs, qui dépensera 205 millions d'euros en 2008.
La fin de Charbonnages de France laisse un goût amer dans une cinquantaine de communes de la Moselle -- pas parce que l'emploi a disparu, mais à cause des affaissements miniers. Quelque 500 familles ont vu leur maison endommagée...
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