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La filière porcine va mieux, dopée par la demande chinoise

Un an après la grave crise de l'été 2015, le cours du porc remonte progressivement depuis la mi-avril. Une tendance à la hausse portée par la demande sur le marché mondial, particulièrement en provenance de Chine et du Japon.
Article rédigé par Dominique Loriou
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
  (La filière porcine remonte doucement la pente, dopée par la demande chinoise© Maxppp)

A l'été 2015, la filière porcine manifestait son ras-le-bol face à des cours en forte baisse. Un an après cette crise aigüe, le secteur remonte doucement la pente. La tendance est générale en Europe, depuis le début de l'année, le prix du porc a fait un bon de 15 à 20 %. Et la France en profite.

Forte hausse de la demande chinoise

Les éleveurs français de porcs ont trouvé un répit depuis le début de l'année et les raisons sont à chercher essentiellement du côté des importations massives chinoises. Au premier trimestre, la France a ainsi exporté 35.000 tonnes de porc en Chine, ce qui en a fait la première destination des exportations françaises. La filière chinoise est en pleine restructuration et a choisi depuis janvier d'augmenter ses importations pour garantir la qualité des produits.

"La Chine importe des quantités exceptionnelles de viande de porc " — Jean-Pierre Joly, directeur du marché au cadran de Plérin

Pour Jean-Pierre Joly, directeur du marché au cadran de Plérin dans les Côtes d'Armor, marché où se négocie le cours du porc,"les producteurs chinois, tout comme les producteurs européens ont subi en 2013-2014 une crise économique, qui s'est traduite par un arrêt de la production de plusieurs milliers d'éleveurs et de plusieurs millions de truies ." Il estime que si les exportations continuent à ce rythme sur l'année, "c'est l'équivalent de la production française qui serait vendue aux chinois". 

Le porc se négocie en ce moment aux alentours d' 1,35 euro le kg, plus très loin du seuil de rentabilité. Le porc a, par exemple, été coté à 1,39 euro début juin au marché au porc breton, un prix correspondant presque au coût de production moyen des éleveurs et que le gouvernement avait tenté d'imposer l'été dernier. Stéphane Le Foll, s'était efforcé d'imposer un prix de 1,40 euro le kg, supérieur à l'époque aux cours européens. 

"Pour assurer l'équivalent d'une année de rentabilité, c'est un prix qui devra durer, remonter, de manière à compenser les pertes enregistrées les mois précédents " analyse Jean-Pierre Joly. 

Les éleveurs temporairement rassurés

Un espoir, les contrats signés pour les prochains mois sont sur cette même tendance d'importation massive chinoise, de quoi rassurer les éléveurs au moins jusqu'a la fin de l'année. 

Ils ont souffert de l'arrêt des exportations en Russie en raison de l'embargo commercial imposé par l'Union européenne, suite aux différends avec l'Ukraine, mais aussi de la baisse de la consommation en France et en Europe de viande de porc (-5% en France en 2015), d'un manque de compétitivité de l'abattage ainsi que d'une crise de surproduction.

L'an dernier, les éleveurs de porc, au bout du rouleau, ont mené de nombreuses opérations, notamment contre la grande distribution et les intermédiaires industriels, destinées à informer l'opinion publique et réclamer une augmentation du prix d'achat de leur viande. La filière continue de s'inquiéter des débouchés et a lancé un appel aux élus pour que les collectivités locales fassent un effort pour s'approvisionner en France. 

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