La famille Hermès a annoncé dimanche la création d'une holding détenant plus de 50% d'Hermès International
Cette opération vise à verrouiller la participation de la famille dans le capital de ce joyau du luxe français après l'irruption surprise fin octobre de LVMH.
Le numéro un mondial du luxe avait révélé à la stupeur générale le 23 octobre avoir acquis 17% d'Hermès en toute discrétion, une opération jugée hostile par la famille.
La soixantaine d'héritiers du fondateur Thierry Hermès, réunis en trois branches Dumas, Puech et Guerrand, détiennent environ 73% du capital du sellier de luxe. Il s'agissait ainsi pour la famille de trouver la parade face à LVMH, qui pouvait se présenter comme l'acheteur naturel d'actionnaires familiaux arrivant maintenant à la sixième génération et pouvant avoir des intérêts divergents.
"La famille a décidé de confirmer son unité à long terme en créant une société holding familiale distincte d'Emile Hermès SARL dont la vocation sera de détenir des actions apportées par les membres familiaux représentant plus de 50% du capital d'Hermès International", lit-on dans un communiqué diffusé dimanche. "L'engagement de la famille de constituer ce holding majoritaire est irrévocable. Cette nouvelle société familiale bénéficiera d'un droit de préférence sur les actions restant détenues directement par la famille", poursuit le texte.
Selon le communiqué, l'opération n'aura aucun effet sur la part de la famille au sein du capital d'Hermès International ni sur les pouvoirs de son associé commandité. Elle sera soumise à l'approbation définitive de l'Autorité des Marchés Financiers avant sa mise en oeuvre.
En créant une société holding détenant ainsi plus de 33% du capital, Hermès devrait selon toute probabilité faire une demande de dérogation auprès de l'Autorité des marchés financiers afin de ne pas devoir lancer une offre publique d'achat sur le solde du capital.
Mercredi dernier, Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), était montée au créneau, en indiquant dans un courrier transmis à l'AMF qu'elle demanderait dans ce cas de figure le dépôt d'une OPA et qu'elle ferait appel de toute demande de dérogation.
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