La direction du groupe pétrolier a annoncé lundi qu'elle reportait sa décision sur le devenir de sa raffinerie
Le groupe s'est engagé lors d'un point presse à assurer à chaque collaborateur un emploi au sein de Total. Il a également confirmé sa participation au projet de terminal méthaanier de Dunkerque avec EDF.
Le groupe a ausi réaffirmé la création sur le site d'un centre d'assistance technique et d'une école de formation pour le raffinage.
Un peu plus tôt, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, avait assuré que le gouvernement refuserait la fermeture de la raffinerie des Flandres sans garantie d'emploi.
"Pour l'instant nous n'avons pas d'engagement ferme et définitif de la part de Total et je le dis très clairement, le gouvernement sera ferme. Nous n'accepterons pas qu'une initiative soit prise de manière unilatérale sans que tous les engagements soient apportés pour pérenniser l'emploi actuel de la raffinerie", a affirmé le ministre.
Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a dénoncé lundi lors du point de presse hebdomadaire de son parti, un "énième moulinet de Christian Estrosi" à propos de la fermeture envisagée par Total de sa raffinerie de Dunkerque. Il a également parlé d'une situation "dégueulasse"
Le député-maire socialiste de Dunkerque Michel Delebarre s'est interrogé lundi sur la volonté "de certains de jouer la montre en reportant la décision à après les élections régionales". "L'Etat et Total ont chacun leur part de responsabilité", prévient-il lundi dans un communiqué.
Anticipant les réactions politiques, Total a détaillé son plan. Dans son communiqué, le groupe a précisé que la création du centre d'assistance et de l'école de formation "pourraient représenter au global les deux tiers des emplois de l'établissement actuel des Flandres" qui emploie 620 personnes dont 260 équivalents temps plein employés par des sous-traitants.
Baisse de la demande locale mais bénéfices records
Total ne parvient plus à écouler sa production en raison de la faible demande de carburants. Conséquence, depuis mi-setptembre, la raffinerie où travaillent 780 personnes dont 400 sous-traitants, est "en arrêt conjoncturel".
La construction d'un terminal méthanier sur le port de Dunkerque et la conversion du site en dépôt de carburant font partie des solutions évoquées par le groupe pétrolier.
Reste qu'en 2008, le groupe pétrolier a réalisé 10,59 milliards d'euros de bénéfices en 2008 et 6,4 pour les neuf premiers mois de 2009. Dans ce contexte autant dire que l'annonce de fermeture qui devrait intervenir dix jours avant la publication des bénéfices 2009 de Total, risque de susciter, une nouvelle fois, une vive polémique.
L'an dernier, à la même époque, Total avait déjà provoqué un tollé en lançant un plan de restructuration de son raffinage, avec 550 suppressions de postes en France, quelques jours après avoir annoncé des bénéfices record de 14 milliards d'euros.
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