La crise touche les médias américains
Le groupe Tribune, conglomérat américain de médias qui comprend notamment le Chicago Tribune, le Los Angeles Times, le Baltimore Sun et le Hartford Courant, s'est déclaré hier en banqueroute, avec une dette de 13 milliards de dollars. Le placement sous la protection de la loi sur les faillites de la deuxième deuxième organisation de presse aux Etats-Unis en termes de chiffre d'affaires pourrait lui donner un peu de temps pour tenter d'augmenter ses liquidités en vendant des actifs.
Ce dépôt de bilan ne constitue guère une surprise : le groupe Tribune avait déjà indiqué en octobre un premier plan d'économies. Le joyau du groupe, le Los Angeles Times, qui en 66 ans ans d'existence a remporté 38 prix Pulitzer, n'en finit pas de contracter sa salle de rédaction. Il ne fait plus travailler que 660 journalistes, contre 1.200 en 2001.
La raison de cette dégringolade : la forte baisse cette année des revenus publicitaires en raison de la crise économique. Et Tribune n'est pas le premier groupe de presse à voir son existence menacée. Les uns après les autres, la plupart des grands médias américains sont contraints de révéler leurs difficultés.
Ainsi, le New York Times a annoncé hier qu'il allait emprunter 225 millions de dollars en hypothéquant son siège flambant neuf de Manhattan, signé Renzo Piano, pour mieux faire face à une crise de liquidités et à une baisse de ses bénéfices, qui ont chuté de plus de moitié au troisième trimestre.
En octobre, le plus gros groupe de presse américain, Gannett, éditeur notamment du plus gros tirage quotidien USA Today, avait annoncé le licenciement de 10% des effectifs des éditeurs, après un recul de 32,5% de son bénéfice trimestriel. Le mois dernier, le numéro 3 McClatchy, qui a déjà licencié 10% de ses effectifs en juin, avait annoncé un effondrement de plus de 20% de ses recettes publicitaires en octobre.
Et même la grande agence de presse AP (Associated Press) est touchée : après avoir reporté une augmentation de ses tarifs face aux protestations de certains journaux clients, l'agence a indiqué qu'elle entendait réduire ses effectifs de 10% en 2009.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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