La Cour des comptes a tiré mercredi la sonnette d'alarme sur la situation financière de la France
Selon son président Didier Migaud, l'objectif de ramener le déficit à 3 % du PIB en 2013 n'était pas assuré à ce jour, ni la soutenabilité à moyen terme des finances publiques.
Il a jugé impératif la fin des baisses d'impôts et inévitable une hausse des prélèvements.
"Le gouvernement entend ramener le déficit public à 3 % du PIB en 2013. Mais la Cour est dans son rôle lorsqu'elle indique que les conditions de ce rétablissement sont loin d'être assurées à ce jour", a-t-il dit devant les commissions des Finances et des Affaires sociales de l'Assemblée nationale en présentant le rapport de la Cour sur la situation et les perspectives des finances publiques, préalable au débat d'orientation budgétaire qui débute fin juin. "La soutenabilité des finances publiques de la France n'apparaît dès lors pas assurée à moyen terme, sauf si bien sûr des mesures sont prises", a-t-il ajouté.
"L'état de nos finances publiques s'est aggravé de façon très sérieuse en 2009 et début 2010. La situation n'est pas encore irréversible, si la France s'attelle dès maintenant à une action de redressement forte, crédible et durable", a dit l'ancien président socialiste de la commission des Finances de l'Assemblée.
"Si la gravité du mal dont nos finances publiques sont atteintes est de longue date chronique, ce mal a franchi un nouveau stade. Il y a donc urgence à prendre des mesures immédiates, sauf à hypothéquer notre indépendance et notre souveraineté si les tendances actuelles devaient se poursuivre", a-t-il ajouté.
Le projet de réforme des retraites annoncé par le gouvernement réduit peu le déficit à court terme, alors qu'il y a urgence, a déclaré Didier Migaud, plaidant pour des mesures à
effet immédiat. Le premier président de la Cour des comptes a jugé impératif la fin des baisses d'impôts et inévitable une hausse des prélèvements, sa préférence allant aux coupes dans les niches fiscales et sociales.
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