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L'Insee revoit à la baisse les prévisions de croissance du gouvernement

Le gouvernement a t-il été trop optimiste sur la croissance ? C'est ce que suggère l'Insee qui prévoit notamment une croissance de 1,6% pour l'année 2008. L'inflation et l'envolée du prix des matières premières pèseraient lourdement sur l'économie.
Article rédigé par franceinfo
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Nouveau coup dur pour le président du pouvoir d'achat. Un an après l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, l'Insee corrige sévèrement les prévisions de croissance du gouvernement pour l'année 2008. Alors que le gouvernement table toujours sur une hausse comprise entre 1,7 et 2%, l'Insee prévoit plutôt une croissance à 1,6% : un "net coup de frein" selon l'institut de statistiques.

Après un rebond de 0,6% au premier trimestre, la croissance ne serait que de 0,2% au deuxième trimestre, serait ensuite complètement nulle au troisième trimestre, avant de repartir timidement à 0,2% pour les trois derniers mois de l'année, d'après la note conjoncturelle de l'Insee publiée aujourd'hui.

La "raison principale" de cette croissance affaiblie, selon l'Insee, est la "spectaculaire ascension des prix du pétrole". Le baril a récemment atteint le record de 139 dollars. En janvier 2008, il avait atteint pour la première fois le seuil de 100 dollars. Le prix du baril de pétrole est en partie atténué par la valeur élevée de l'euro par rapport aux autres monnaies.

L'euro fort pénalise en revanche les exportations : "la balance commerciale perdrait environ 0,2 point de PIB en 2008, soit un peu plus de trois milliards d'euros, en raison des mouvements de change", selon l'Insee. Les échanges commerciaux patiraient également du ralentissement mondial de l'économie.

Autre point noir, le pouvoir d'achat. La hausse serait limitée à 0,9% en moyenne pour 2008. Le revenu des ménages devrait augmenter de 1,3% au second semestre alors qu'au deuxième semestre de l'année dernière, il avait augmenté de 2,8%. La consommation qui avait déjà subi un coup d'arrêt au début de l'année ne devrait progresser que de 0,1%. Elle est principalement freinée par l'inflation qui est à son plus haut niveau depuis 1991.

Le marché immobilier entame une descente brutale, ce qui pourrait faire fléchir encore un peu plus la croissance. L'Insee constate que le nombre de mises en chantier diminue alors que le stock de de logements neufs qui ne sont toujours pas vendus est élevé. Il a même dépassé le seuil de 1992.

Christine Lagarde, la ministre de l'Economie et des finances a estimé que ces prévisions de l'Insee étaient "pessimistes". Elle a également rapellé que les prévisions du FMI et de l'OCDE étaient moins sévères.

Vision partagée par le premier ministre, François Fillon, qui maintient les prévisions de croissance du gouvernement, entre 1,7% et 2,0% du PIB, jugeant lui aussi l'INSEE pessimiste.

Marthe Henry, avec agences

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