L'Insee dévoile le "Portrait social" de la France 2013
L'Insee publie ce jeudi la version 2013 de son étude France, portrait social . Une sorte de photographie qui pointe certaines problématiques
observées par catégorie de population. 280 pages qui décortiquent la population,
les revenus, le marché du travail, les conditions de vie des Français.
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rapport complet
SOCIETE
Qui sont les élèves décrocheurs ?
Parmi les thèmes mis en
exergue par l'Insee dans son étude 2013 : les décrocheurs du système scolaire. Il ressort du rapport que les jeunes ayant "décroché "
du système éducatif sont souvent d'origine sociale modeste.
Un quart des 800.000 jeunes
qui sont entrés en classe de 6ème en 1995 n'ont pas terminé avec
succès leur formation dans le secondaire. Parmi ces "décrocheurs ",
huit sur dix n'ont aucun diplôme du secondaire et deux sur dix ont un BEP ou un
CAP, mais ont échoué dans la formation qu'ils ont suivie ensuite.
Ce sont plus souvent des enfants d'ouvriers (48 % contre
31 % des non-décrocheurs), moins souvent enfants de cadres (5 % contre 18 %). "Les aspirations
sociales de leur famille sont souvent moindres et leurs revenus plus
fréquemment jugés insuffisants pour poursuivre des études ", souligne l'Insee.
A 48-52 ans, un homme sur cinq sans
enfant
L'Insee a également étudié l'évolution
de la fécondité des hommes et des femmes nés entre 1931 et 1965. Selon son
étude, de plus en plus d'hommes n'ont pas d'enfant, ni biologique, ni adopté. A
48-52 ans, un homme sur cinq n'en a pas.
Cela s'explique en partie par une "hausse de la
proportion de ceux qui n'ont jamais vécu en couple ", souligne l'étude.
Mais pas seulement. L'absence d'enfant, ou
"infécondité ", augmente aussi chez ceux qui ont vécu en couple.
Chez
les femmes, le constat est différent. L'infécondité n'augmente que légèrement,
et seulement pour les générations 1961-65. En 2011, 13,5 % de celles-ci
n'avaient pas d'enfant comparé à 12 % pour les générations précédentes.
"Un homme sur dix qui est né dans les années 60 n'a jamais vécu en couple" (Fabrice Lenglart de l'Insee)
Les hommes sans diplôme semblent plus "inféconds "
que les autres. Il y a des différences en fonction de la classe sociale. Un quart des employés n'a pas eu d'enfant, près de deux
fois plus que pour les artisans et les commerçants. Seuls 17 % des hommes cadres
restent sans enfant. "Employés et ouvriers sont plus souvent sans
enfant, car ils sont plus nombreux à n'avoir jamais vécu en couple ",
selon Luc Masson, chargé d'étude à l'Insee. En revanche, chez les femmes, les
différences entre catégories sociales se réduisent.
Sur France Info, Fabrice Lenglart, responsable à l'Insee, a expliqué "*qu'un homme sur dix qui était né dans les années 60 n'avait jamais vécu en couple ", ce qui est "le double de ce qu'on pouvait observer si on compare avec les hommes qui sont nés 20 ans auparavan t* ".
Les métiers artistiques en
plein essor
Autre enseignement de France, portrait social , la place
de la culture en France. L'Insee estime que les effectifs dans les métiers
artistiques ont doublé en 20 ans. En 1990, le nombre de personnes qui déclaraient exercer un métier
artistique à titre principal était 202.000 contre 365.000 en 2009. Leur poids dans l'ensemble des actifs en emploi a presque
doublé sur la période pour s'établir à 1,4 % en 2009.
Ce boom ne concerne pas tous les métiers
artistiques. Ce sont surtout les métiers des spectacles qui ont augmenté de
97 %, ce qui représente 186.000 professionnels. Enorme augmentation dans les
arts graphiques, la mode et la décoration également : +142 % (92.000
emplois). Chez les auteurs littéraires on note une très forte hausse de 90 % (10.600
personnes). Le
nombre de professionnels des arts visuels augmente plus modérément, avec 34.000
artistes plasticiens (+71 %) et 18.500 photographes (+ 38%). En revanche, les
effectifs sont en berne dans les métiers d'art avec 12.700 ouvriers (-25 %) et
10.900 artisans (+4 %).
Ces chiffres confirment une étude
publiée la semaine dernière par le cabinet EY (ex-Ernst & Young). Elle montrait que la culture emploie 1,2 million
de personnes, soit 5 % de l'emploi en France. Avec un chiffre d'affaires de 75
milliards d'euros, le secteur de l'industrie culturelle pèse entre 2 et 4 % du
PIB. Il pèse plus que le secteur automobile.
ECONOMIE
Des fonctionnaires qui
stagnent
Un chapitre de France, portrait
social est consacré aux revenus salariaux. L'Insee
constate que ceux des fonctionnaires stagnent davantage que ceux des salariés
du privé à cause du gel du point d'indice.
Ce point d'indice, qui sert à
calculer le salaire des fonctionnaires, n'a pas été augmenté depuis 2010. Les
revenus des fonctionnaires font du sur place, et baissent même. Le salaire net a
diminué de 0,7 % entre 2010 et 2011. Comment ? Car les cotisations des
fonctionnaires ont été relevées. En 2011, un fonctionnaire touche même moins qu'un
salarié du privé : 21.970 euros de revenus nets contre 19.530.
Autre enseignement, les inégalités hommes-femmes se poursuivent. Elles gagnent
24 % de moins qu'eux. Soit, 17.210 euros de revenus annuels contre 22.640.
Enfin, concernant les
salaires et les conditions de vie, le chiffre du seuil de pauvreté est à
retenir. En France, 14,3 % de la population vit avec moins de 977 euros par mois.
Endettement et emprunt
"Entre 2005 et 2011 "
note l'Insee, "l'endettement des ménages a fortement augmenté ". C'est
essentiellement lié à la hausse des crédits à l'habitat. Même si la proportion
de ménages endettés est relativement "stable " (+6 %), "le montant moyen
restant à rembourser au titre des crédits à l'habitat a crû de 58 % entre 2005
et 2011 ". Une hausse qui est, selon l'institut, en lien avec l'augmentation
des prix de l'immobilier.
Concernant les emprunts, l'étude
France, portrait social montre que leur durée augmente chez
les ménages jeunes. "Un des principaux leviers par lequel les ménages
financent la hausse des prix de l'immobilier est ainsi l'accroissement de la
durée d'emprunt ", écrivent les auteurs. "C'est particulièrement
vrai pour les ménages primo-accédants, qui n'ont pas encore bénéficié de la
hausse des prix, et qui doivent consentir un effort d'endettement supplémentaire
pour accéder à la propriété. Ainsi, la hausse des durées d'emprunts est
particulièrement marquée chez les plus jeunes, qui sont les plus susceptibles d'être
primo-accédants ". L'étude donne l'exemple d'un ménage de moins de 30 ans.
En 2005, il se serait endetté sur 20 ans pour acheter sa résidence principale.
En 2011, il aurait pris un emprunt sur 25 ans.
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