L'autorité de la concurrence se penche sur les très chères réparations des voitures
Mieux vaut, en France, avoir une voiture en bon état, et croiser les doigts pour qu'elle le reste, si l'on en croit les chiffres donnés par l'Autorité de la concurrence. Si en dix ans, le prix des voitures neuves a augmenté de 8%, celui des réparations et de l'entretien a bondi de 35%, soit deux fois et demi l'inflation. Celui des pièces détachées a quant à lui été “boosté” de 30%.
Ces hausses font d'autant plus mal que les Français consacrent en moyenne 10% de leur budget, et que les primes d'assurance suivent le mouvement.
_ Face à ce constat, l'Autorité de la concurrence a décidé de s'auto-saisir pour enquêter plus avant sur la question.
Logiciels de détection des pannes
Premier constat, la progression de l'informatique dans la conception des voitures explique sans doute une partie de l'augmentation. Mais l'Autorité de la concurrence soupçonne aussi “une insuffisance de concurrence” entre les garagistes membre d'un réseau constructeur et les indépendants. Or, la plupart des automobilistes restent attachés au réseau constructeur.
L'Autorité pense ramener tout le monde sur la même ligne en vérifiant notamment que les garagistes indépendants disposent bien, et sans restriction, des logiciels nécessaires à la détection des pannes sur les véhicules de plus en plus informatisés. De même, estiment les experts, le marché des pièces détachées “visibles” (vitres, phares, carrosserie).
Les assureurs ne semblent pas constater de flambée du coût des réparations, selon Paul Le Bihan, directeur général de Sferen (Maif, Massif et Matmut), car il existerait une forte pression sur les réparateurs, notamment indépendants. Mais il admet que le monopole des constructeurs sur les pièces détachées pose problème.
Grégoire Lecalot, avec agences
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