L'agence de notation Moody's a annoncé lundi avoir abaissé de trois crans la note souveraine de la Grèce
L'agence de notation estime que le processus d'assainissement budgétaire en Grèce reste "très ambitieux", en dépit des progrès réalisés, et que l'Etat grec éprouve toujours "des difficultés considérables" à collecter des recettes, ce qui justifie un nouvel abaissement de la note souveraine du pays.
L'abaissement de la notation de la Grèce par l'agence Moody's est "complètement injustifié", a estimé lundi le ministère des Finances grec, pour qui cette décision révèle plus "l'absence de responsabilité" des agences que l'état "réel" de l'économie grecque.
La note B1 est attribuée par Moody's à des émetteurs ne présentant qu'une "faible sécurité de remboursement sur le long terme".
Moddy a assorti sa note d'"une perspective négative"
Moody's, une des trois grandes agences de notation dans le monde, juge ainsi que le risque d'une restructuration de la dette grecque n'est pas à exclure après 2013, en raison de conditions supplémentaires que pourraient décider le Fonds monétaire international (FMI) et les partenaires européens de la Grèce pour lui renouveler leur aide.
"La possibilité d'un défaut ou d'un échange de dette a augmenté depuis le dernier abaissement de la note souveraine (de la Grèce) en juin 2010", estime Moody's. Le scénario central sur lequel se base l'agence reste toutefois que "les détenteurs d'obligations grecques ne supporteront pas de pertes" éventuelles, même si cette possibilité n'est pas totalement écartée.
Face à ces risques, l'agence a donc décidé d'assortir sa notation d'une perspective négative, ce qui signifie que le risque d'une nouvelle dégradation dans l'année qui vient n'est pas à exclure.
"Les risques entourant l'application du programme économique de réformes pourraient augmenter et une solution prévoyant que les créanciers privés (de la Grèce) supportent une partie des pertes pourrait devenir plus attractive" pour Athènes et les Européens, estime ainsi l'agence dans son communiqué.
Moody's avait annoncé le 16 décembre qu'elle envisageait d'abaisser à nouveau la note de la Grèce, en raison des difficultés rencontrées par ce pays européen pour réduire son importante dette, et des risques que cela comporte pour les détenteurs d'obligations grecques.
Athènes a annoncé un plan drastique d'austérité
Le gouvernement socialiste d'Athènes a prévu de redoubler d'efforts en 2011 pour revenir dans les clous du plan mis au point avec l'UE et le FMI, prévoyant notamment des économies budgétaires de 14 milliards d'euros pour réduire le déficit à 7,4% du PIB fin 2011, tandis qu'un recul de la dette, qui doit culminer à 152,6% n'est attendu qu'à partir de 2012. Cette austérité sévère a déjà provoqué des séries de manifestations dans le pays.
L'agence de notation Fitch Ratings avait abaissé le 14 janvier la note de la Grèce à "BB+", reléguant ce pays membre de la zone euro parmi les émetteurs considérés comme peu fiables.
L'agence de notation Standard & Poor's avait annoncé de son côté mercredi dernier maintenir sa "surveillance négative" sur la note souveraine de la Grèce dans l'attente des décisions de l'Union Européenne (UE) sur la crise de la dette. Elle avait alors prévenu qu'elle pourrait abaisser cette note (Ba1) "de plusieurs crans" dans un délai de trois mois.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.