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Inondations : des récoltes catastrophiques et des agriculteurs "sous le choc"

Les pluies de mai et de juin ont noyé les exploitations agricoles. A l’heure de la moisson, les agriculteurs s’inquiètent des récoltes catastrophiques et demandent des aides de l’Etat.
Article rédigé par franceinfo
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  (Les pluies de mai et de juin ont noyé les champs du centre et du nord de la France © MAXPPP / Sami Belloumi)

En mai et en juin, des intempéries ont provoqué des inondations dans le centre et le nord de la France. Les crues ont forcé des habitants à être évacués en urgence, laissant derrière eux leurs maisons ou appartements sous les eaux. Pour les agriculteurs les conséquences aussi ont été dévastatrices. Des céréaliers évoquent la plus grande catastrophe de l'après-guerre en termes de récoltes.

Selon Arnaud Rousseau, président de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FDSEA) de la Seine-et-Marne, invité mardi de France Info, "les agriculteurs sont sous le choc ."

"C'est près de 350 litres d'eau au mètre carré qui se sont abattus en mai et en juin avec des conséquences sur les cultures qui sont dramatiques. Cela se traduit notamment par une récolte de blé divisé de 30 à 50 %. Pour un agriculteur, c'est un chiffre d'affaire divisé par deux, cela veut dire d'ores et déjà pas de revenu en 2016", a ajouté le syndicaliste.

"On a commencé le blé et c'est catastrophique"

Nicolas Galpin, céréalier de 39 ans dans l’Essonne, a assisté, impuissant, à la montée des eaux.  Depuis, il peine à récolter ses champs car sa moissonneuse batteuse s’enfonce dans le sol encore humide. "On a commencé le blé et c’est catastrophique. Il y a très peu de farine. Normalement on est en période de moisson, c’est une période de fête, on est excité de voir ce que va donner un an de travail ", regrette le céréalier.

Même les betteraves, à récolter en octobre, l'inquiètent. Il craint une baisse "de 20 à 30%" de leur rendement en sucre, après leur noyade. Nicolas Galpin espère que son banquier va continuer de lui faire confiance malgré une trésorerie à sec et une pile de factures qu’il ne peut pas régler.

"Il y a des parties de parcelles qu'on ne peut pas récolter" - Nicolas Galpin, céréalier, au micro de Cécilia Arbona

Les agriculteurs ne bénéficient pas d'assurance inondation

Une situation difficile pour les agriculteurs, surtout qu'il n'existe pas d'assurance inondation. "Les agriculteurs ne savent pas comment dès cet automne, à la fois pouvoir remblaver (NDRL ensemencer en blé), puisqu'il faut parler d'avenir, mais aussi payer ce qu'ils doivent à leurs fournisseurs ou les traites à leurs banques ", a expliqué Arnaud Rousseau, syndicaliste.

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, rencontre ce mardi les céréaliers. Les représentants des agriculteurs vont demander plusieurs mesures à court terme. " La possibilité d'obtenir une année blanche, c'est à dire un report des annuités d'emprunt, d'obtenir des exonérations sur le foncier non bâti et d'avoir un certain nombre de recours à des fonds d'allégement de charges ", a détaillé Arnaud Rousseau.

"Les agriculteurs sont habitués à subir les affres du temps, mais cette année est exceptionnelle" - Arnaud Rousseau, du syndicat d'agriculteurs FDSEA - Interview par Victor Matet

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