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Reportage Inflation : produit par produit, les enquêteurs de l'Insee traquent les évolutions des prix

L'inflation repasse sous les 5% en France pour la première fois depuis plus d'un an et s'établit à 4,5% en juin, selon l'Insee. Un calcul réalisé grâce à des collectes directement sur le terrain, par quelques 200 enquêteurs. franceinfo a suivi l'un d'eux.
Article rédigé par franceinfo - Sophia Berrada
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un rayon de supermarché à Lens, dans le Nord de la France. (DENIS CHARLET / AFP)

La hausse des prix a ralenti en France pour le deuxième mois d'affilée, s'établissant à 4,5% sur un an en juin, a annoncé l'Insee dans une première estimation publiée vendredi 30 juin. Un indice calculé tous les mois par l'Institut national de la statistique et des études économique (Insee), grâce aux données récoltées sur le terrain par 200 enquêteurs. Parmi ces enquêteurs, Aymeric Nourrisson. Tous les mois, il scrute différents produits, dont il reporte les prix sur sa tablette : "Ici, j'ai un vin blanc d'Alsace, un riesling à 5,90 euros, observe-t-il. Il n'a pas bougé. Et ça fait un moment qu'il n'a pas bougé."

Sa tournée, l'enquêteur de l'Insee la fait dans les douze mêmes magasins du quartier de la porte des Lilas, à Paris. "L'intérêt est de suivre les mêmes produits. J'ai des produits que je connais, dans des points de vente que je connais. Il y a de l'alimentaire, des vêtements, de la petite épicerie..." Il suit des produits courants, d'autres un peu moins, comme de simples clous ou un parfum Chanel. Aymeric Nourisson doit aussi relever les prix de certains services. "Une épilation jambe complète... Ici, c'est toujours 33 euros", vérifie-t-il.

Le plus contraignant pour le relevé des prix, ce sont les magasins de vêtements, où règne généralement la "fast-fashion" : "Ce n'est pas simple. Des produits qui changent tous les trois mois, pour faire un suivi, c'est compliqué. On peut remplacer un t-shirt blanc par un t-shirt blanc, mais si ce n'est pas exactement le même, c'est quand même un autre produit."

Un peu plus loin, dans un hypermarché, Aymeric Nourrisson s'attarde au rayon frais. "J'ai un doute sur votre prix du pavé de saumon, quand même, lance-t-il à la responsable de rayon. Parce qu'à 3,50 euros, je vous achète tout le stock, moi !" Les produits les plus fluctuants à suivre sont les denrées alimentaires. Ce sont elles dont les prix sont les plus volatils. "Quand ça augmente ou que ça baisse, ça se joue en général sur davantage que quelques centimes."

Des résultats désormais scrutés

Une fois les données compilées, elles sont envoyées aux statisticiens de l'Insee. Le résultat de leurs calculs de l'inflation n'a d'ailleurs pas toujours été autant scruté : "Quand l'inflation reste à 1 ou 2% par an, ce qui a été le cas pendant des années et des années, à part les économistes ou ceux dont c'est vraiment le métier, les gens s'y intéressaient peu. Mais, depuis deux ans, ça intéresse à nouveau toute la population qui voit son pouvoir d'achat éventuellement s'éroder", analyse Aymeric Nourrisson. Selon l'institut statistique, l'an dernier, plus de deux tiers des ménages ont changé leurs habitudes de consommation à cause de l'inflation.

Inflation : les enquêteurs de l'Insee traquent les évolutions des prix - le reportage de Sophia Berrada

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