: Témoignages "Il faut tout le temps être en recherche" : à Angers, la galère des étudiants face à l'explosion des loyers
L’inflation en France touche aussi les étudiants de plein fouet. Le coût de la vie étudiante a augmenté de 7,4% selon la Fage, une fédération d'associations étudiantes. Le logement est l'une des principales difficultés comme à Angers.
Thomas et Gauthier, deux frères étudiants en école d'ingénieurs à Angers, n'ont toujours pas d'appartement en ce début d'année universitaire. "Actuellement, on loge de façon temporaire chez la mère de ma copine qui a une chambre en plus, on squatte un peu", explique Thomas. "On est très bien accueilli, mais on n'est pas...", confie un peu gêné son frère Gauthier.
Pour avancer, ils épluchent les petites annonces sur leur téléphone. "Là, il y a un T2 de 47 m2, c'est aux alentours de 950 euros", décrit Thomas. Un loyer inabordable pour leur budget de 500 à 600 euros. Pourtant, leurs critères ne sont pas vraiment compliqués. "On n'est pas difficile, on prend uniquement une chambre, un deux-pièces, une cuisine, un petit salon avec une chambre et on dort dans la même chambre", précisent les deux étudiants.
Une augmentation record des loyers de 13,5%
Angers fait partie, avec Brest, des villes où le coût du loyer pour les étudiants a le plus fortement progressé entre 2020 et 2022 avec une hausse de plus de 13,5%. Thomas et Gauthier l'ont constaté avec leur ancien appartement.
"On payait 520 euros par mois. Le prix est passé à plus de 670 euros par mois, alors que rien n'avait changé."
Thomas, étudiant à Angersà franceinfo
À Angers, le marché du logement est sous tension. Les résidences Crous sont saturées, avec 46 000 étudiants pour 2 500 places. Il faut donc trouver un logement dans le parc locatif privé. Et cela peut être un véritable casse-tête. "Il faut tout le temps être en recherche dès le moindre petit logement. J'accours tout de suite, je dis oui, je prends !", détaille Dominique Le Gal, responsable du service logement de l'Université Catholique de l'Ouest, qui constate elle aussi que "les prix augmentent beaucoup, surtout les chambres en colocation".
"On arrive à des prix à 650 euros, c'est énorme. On voit bien que le budget des familles lui n'a pas augmenté, ils demandent des choses en dessous de 400 euros."
Dominique Le Gal, responsable du service logement de l'Université Catholique de l'Ouest à Angersà franceinfo
Car le logement n'est pas le seul poste de dépenses des étudiants. "Ensuite il faut manger, et puis prendre le train, c'est vrai que ça commence à être conséquent", rappelle Dominique Le Gal. Tellement conséquent que certains étudiants ont renoncé à venir étudier à Angers face au coût de la vie selon elle.
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