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Augmentation des salaires : "On sera attentifs et constructifs", affirme le président délégué du Medef

Si Elisabeth Borne, la Première ministre, a bien demandé aux entreprises qui le peuvent d’augmenter les salaires, le président délégué du Medef, Patrick Martin, dit de son côté espérer davantage de visibilité sur le niveau et la durabilité de l'inflation.

Article rédigé par franceinfo
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Elisabeth Borne, le 7 juillet 2022, à l'Assemblée nationale. (BERTRAND GUAY / AFP)

"On sera attentifs et constructifs. Les entreprises feront en fonction de leurs capacités" pour augmenter les salaires, a déclaré jeudi 7 juillet sur franceinfo Patrick Martin, président délégué du Medef, après l’annonce d’Elisabeth Borne mercredi. La Première ministre a demandé aux entreprises qui le peuvent d’augmenter les salaires, mais Patrick Martin espère davantage de "visibilité" sur le "le niveau et la durabilité de l'inflation". Le gouvernement présentera cet après-midi à 16 heures en Conseil des ministres le projet de loi sur le pouvoir d'achat.

franceinfo : Allez-vous répondre à cette demande d'augmentation des salaires ? 

Patrick Martin : Bien sûr, c'est d'ailleurs la demande de beaucoup de salariés. En moyenne les entreprises ont distribué 3% d'augmentation dès le début de l'année et après cela sera fait au cas par cas. Ayons en tête, que beaucoup d'entreprises sont impactées par l'inflation et leurs résultats sont dégradés par rapport au niveau de 2021. Mais on sera attentif et constructif. Les entreprises feront en fonction de leurs capacités.

Allez-vous augmenter les salaires dans votre entreprise de 3 000 salariés ?

On va déjà voir comment aboutit le projet de loi pouvoir d'achat pour bien identifier les différentes options qui nous sont proposées et évidemment à la rentrée nous reprendrons les discussions avec les salariés et les représentants syndicaux pour trouver les meilleurs compromis en fonction de leurs attentes et des impératifs de résultats de l'entreprise.

Que préférez-vous ? Des hausses de salaires ou des primes défiscalisées ?

Il faut que nous ayons plus de visibilité sur le niveau et la durée de l'inflation. Mon pronostic c'est que l'inflation va baisser et à ce moment-là ce sont plutôt des dispositifs de prime ou l'extension de l'accord d'intéressement qui pourraient être la solution.

Comptez-vous sur les autres mesures en faveur du pouvoir d'achat proposées par le gouvernement ?

Il y a ce que le gouvernement va faire sur le carburant et nous nous avons fait des propositions pour étendre, améliorer un dispositif qui existaient déjà et qui est peu utilisé. Il permet aux entreprises sans fiscalité, sans charge sociale, de prendre en charge significativement de manière ciblée et temporaire les coûts de trajet pour les salariés qui doivent utiliser leur véhicule personnel.

Quelles mesures attendez-vous dans le projet de loi pouvoir d'achat ?

On veut qu'il y ait des assouplissements sur les dispositifs déjà existants d'intéressement, de participation, la prime dite Macron. Je suis convaincu qu'on trouvera dans cette boîte à outil des moyens qui permettent de faire face à ces demandes légitimes de revalorisation des rémunérations.

Elisabeth Borne souhaite que les rémunérations des grands patrons dépendent désormais d’objectifs environnementaux. Acceptez-vous cela ?

On l'accepte dans la limite de ce que le droit autorise, il y a quand même la liberté du commerce. Mais la situation de la France est déjà extrêmement favorable, on est sur cet axe-là. 87% des dirigeants du CAC40 ont d'ores et déjà dans leur rémunération des critères à responsabilité sociale et environnementale. Donc ça ne sera pas un grand chambardement. La France est très vertueuse en comparaison avec les pays anglo-saxons sur ces critères-là. Il y a un vrai sujet qui est de savoir quels critères objectifs, incontestables, pertinents, on met en place. Les référentiels ne sont pas encore stabilisés, mais on est très serein sur ce sujet.

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