Rachat de General Electric par EDF : Emmanuel Macron "a en partie réparé sa faute", selon le coordinateur national CFE-CGC chez GE France

Malgré ce rachat des activités nucléaires de General Electric dès ce vendredi, Philippe Petitcolin regrette un "sentiment de gâchis, l'impression d'avoir perdu dix ans".
Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron, lors d'un déplacement le 28 mai 2024, en Allemagne. (ODD ANDERSEN / AFP)

Emmanuel Macron "a en partie réparé sa faute", réagit vendredi 31 mai sur franceinfo Philippe Petitcolin, coordinateur national CFE-CGC chez General Electric France, après l'annonce par le président de la République du rachat des activités nucléaires de GE par EDF. "C'est un engagement que j'avais pris à Belfort", se félicite ce vendredi sur X le chef de l'Etat, en vantant "un grand pas pour notre souveraineté énergétique. Une fierté française".

Dans un entretien aux quotidiens régionaux du groupe Ebra publié jeudi soir, Emmanuel Macron a annoncé, qu'EDF allait, à compter de ce vendredi, reprendre "officiellement les activités nucléaires de General Electric (GE) et notamment les activités de maintenance et de fabrication des turbines Arabelle", actant la finalisation d'un rachat annoncé en février 2022 et dont il n'a pas dévoilé le montant.

"Il y a un sentiment de gâchis, l'impression d'avoir perdu dix ans"

Les turbines Arabelle au cœur des centrales nucléaires, fabriquées à Belfort, repassent ainsi sous pavillon français. Car il y a dix ans encore, l'usine belfortaine appartenait à Alstom. En 2014, Emmanuel Macron alors ministre de l'Economie, avait validé la cession de la branche énergie d'Alstom à l'Américain General Electric. L'opération a été finalisée en 2015 au terme d'une longue polémique politico-économique.

"Il y a un sentiment de gâchis, l'impression d'avoir perdu dix ans", regrette Philippe Petitcolin au micro de franceinfo. Désormais, Philippe Petitcolin "espère, qu'à travers le rachat par EDF, on puisse enfin avoir une dynamique d'investissement industriel, le contraire de ce qui s'est passé avec General Electric pendant dix ans". Il "espère que c'est le début de la reconstruction des capacités industrielles à Belfort". Emmanuel Macron "a en partie réparé sa faute", a-t-il glissé.

Mais pour cela, il y a "deux conditions", selon lui. La première, que l'usine de Belfort puisse continuer "à commercer" avec l'entreprise russe Rosatom, "le principal client de l'entité de Belfort", souligne-t-il. La seconde est "qu'EDF ait un projet de reconstruction, de développer l'emploi, de développer les capitaux industriels de ports qui ont été détruits pendant dix ans par l'Américain General Electric".

Philippe Petitcolin relève "qu'on ne sauve qu'un quart des effectifs en France, on ne sauve que le nucléaire" puisque "les activités renouvelables comme les éoliennes, les réseaux, les barrages hydroélectriques ou les activités de turbines à gaz, elles, continuent à être démantelées avec un rapatriement aux Etats-Unis". Ainsi, poursuit-il, "s'il n'y a pas d'intervention sur le reste du périmètre, demain la transition énergétique française sera opérée avec des acteurs asiatiques ou américains".

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