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Les Whirlpool d'Amiens à Matignon pour "des garanties de pérennité du site"

L’intersyndicale de Whirlpool a rendez-vous jeudi 13 avril à Matignon pour faire un point sur l’éventuelle reprise du site d'Amiens. La direction veut délocaliser en Pologne sa production de sèche-linge l'an prochain. 

Article rédigé par Camille Revel, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les salariés de Whirlpool d'Amiens, ici en manifestation en février 2017, espèrent une réindustrialisation du site que le groupe américain veut quitter en 2018, pour la Pologne. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

Les 290 salariés de l’usine Whirlpool d'Amiens (Somme) espèrent en savoir plus sur leur avenir,  jeudi 13 avril, à l'issue d’une rencontre, à Matignon, entre le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, et l'intersyndicale. Le géant américain de l’électroménager compte délocaliser la production de sèche-linge à partir de juin 2018, en Pologne. Des repreneurs potentiels semblent intéressés par le site picard, mais les avancées ne sont pas encore de nature à calmer l'inquiétude des personnels. 

Un espoir de reprise à concrétiser 

Une quinzaine d'entreprises, majoritairement françaises, s'intéressent au site d'Amiens. Il y a même deux offres avancées, a précisé le gouvernement, ce qu'avait déjà laissé entendre Xavier Bertrand, président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France, mais rien de concret, s'inquiète Cécile Delpirou, élue du personnel CFE-CGC. Elle cite les constats du "cabinet qui travaille sur ces projets pour la direction".

Le cabinet a dit que l'un des projets avait 40% de chances de se faire et l'autre, 30%. C'est mieux que zéro, mais ce n'est pas fait.

Cécile Delpirou, élue CFE-CGC chez Whirlpool

L'espoir est aussi mesuré pour Frédéric Chantrelle, délégué CFDT chez Whirlpool. Cette réunion au sommet de l'État, relève un peu de "l'attente du messie", résume-t-il. "Les gens veulent y croire, mais avec beaucoup de prudence." 

Les candidats à la présidentielle sollicités  

La moyenne d'âge des salariés du site d'Amiens est établie à 48 ans. Ludovic Creusé, délégué CFE-CGC, tient compte de cet indicateur pour prévenir que l'enjeu doit aller au-delà d'une reprise. Si réindustrialisation il y a, elle doit, selon lui, être solide pour stabiliser l'avenir. Le représentant syndical redoute un repreneur n'ayant "pas les reins solides et qui mettrait la clé sous la porte au bout de deux ans". Dans ce cas, dit-il, les salariés se retrouveraient le bec dans l'eau avec le minimum légal. "À cinquante ans, nous serons encore moins reclassables. C'est pourquoi, on aimerait des garanties sur la pérennité du site", dit-t-il. 

La date limite pour le dépôt des offres est fixée au 2 juin prochain, après l'élection présidentielle. Les syndicats ont donc écrit aux onze candidats. Ludovic Creusé a tenu à faire une demande particulière : "C'est que nous soyons les derniers à perdre notre boulot, parti vers les pays de l'Europe de l'Est". D'ores et déjà, les salariés de Whirlpool d'Amiens ont prévu de manifester à Paris, mardi 18 avril, avant le scrutin national. 

Les Whirlpool d'Amiens à Matignon pour "des garanties de pérennité du site" - un reportage de Camille Revel

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