Cet article date de plus de six ans.

Givors : le combat des anciens salariés de l'usine empoisonnée

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 4 min
Givors : le combat des anciens salariés de l'usine empoisonnée
Givors : le combat des anciens salariés de l'usine empoisonnée Givors : le combat des anciens salariés de l'usine empoisonnée (France 3)
Article rédigé par France 3
France Télévisions
France 3

À Givors, dans le Rhône, les anciens salariés d'une verrerie réclament justice. Ils estiment avoir été exposés à des produits hautement cancérigènes pendant des années sans avoir été tenus au courant et sans protections.

La cheminée est aujourd'hui éteinte. Ici, à Givors (Rhône) pendant deux siècles, des milliers d'hommes ont fabriqué des bouteilles et des pots en verre, inconscients du danger. Quinze ans après la fermeture, les anciens salariés meurent les uns après les autres, emportés par des cancers. Les verriers de Givors ont-ils perdu leur vie à travailler ? Le mari de Mercédès Cervantès est mort des suites de deux cancers. La justice a reconnu que les produits de la verrerie l'ont tué. Il est loin d'être la seule victime. L'association des anciens verriers a mené l'enquête : sur les 208 questionnaires retournés par d'anciens salariés de l'usine ou par leurs proches. Parmi eux, 127 sont malades ou décédés, un cancer dans 92 cas. Dix fois plus que la moyenne nationale dans le monde du travail.

Un combat devant la justice

Des vidéos montrent les salariés exposés à des substances cancérigènes sans aucune protection. La dangerosité des produits aurait été cachée aux verriers. Le médecin du travail de l'époque affirme qu'elle ignorait les risques. À 69 ans, Maurice Bonnet a survécu à deux cancers et trois AVC et se bat pour faire reconnaître sa pathologie comme maladie professionnelle. À ce jour, seuls 13 verriers ont vu leur maladie reconnue. Maurice et une soixantaine d'anciens collègues sont en procédure pour obtenir réparation. Le combat du mari de Mercédès a duré 15 ans, la justice lui a donné raison. Cinq ans après sa mort. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.