EPR de Flamanville : "L'Autorité de sûreté nucléaire aura le dernier mot" assure François de Rugy
Le ministre de la Transition écologique a assuré sur France Bleu Normandie que l'État ne fera pas pression pour terminer l'EPR sans que l'ANS ne se soit assurée que la conception du réacteur soit parfaite.
"On ne badine pas en France avec la sécurité nucléaire" a affirmé François de Rugy, le ministre de la Transition écologique, sur France Bleu Normandie vendredi 12 avril, alors que des experts mandatés par l'Autorité de sûreté nucléaire ont recommandé jeudi qu'EDF répare les soudures défectueuses les plus problématiques du réacteur EPR de Flamanville.
France Bleu : Faut-il s'inquiéter du retard pris par l'EPR de Flamanville ?
François de Rugy : Par précaution nous n'avons jamais compté avec certitude sur ce moyen de production dans les trois années qui viennent. On ne badine pas en France avec la sécurité nucléaire. C'est donc évidemment l'Autorité de sûreté du nucléaire, et elle seule, qui aura le dernier mot pour savoir si l'EPR de Flamanville peut entrer en fonctionnement.
La centrale du Havre doit fermer d'ici 2022, cela veut-il dire qu'après cette date ce sera une centrale morte ?
Nous avons décidé de fermer les quatre dernières centrales à charbon en France et cela pourra et devra être fait à l'horizon 2022. Mais nous accompagnons à la fois les entreprises concernées, les salariés mais aussi les territoires pour envisager la reconversion et le reclassement du personnel à l'intérieur des entreprises. Il y a des possibilités, nous y travaillons depuis des mois. Nous faisons tout pour envisager de nouveaux projets industriels qui prendront le relais, notamment sur la zone portuaire du Havre. On sait, par exemple, qu'il y a un projet d'usine d'éoliennes avec un investisseur qui est prêt à créer une usine nouvelle qui pourrait engendrer de 750 à 1 000 emplois. C'est la transition énergétique, les nouvelles énergies remplacent les anciennes énergies.
La reconversion à la biomasse est une solution envisagée pour le Havre ?
C'est ce dont on va discuter. Le projet "Ecocombust", qui vise à remplacer le charbon par des granulés fabriqués à base de déchets de bois, est à l'étude. C'est un projet EDF, ce n'est plus simplement un projet porté par des salariés et donc nous avons posé un certain nombre de questions à EDF pour voir si ce projet est faisable et dans quelles conditions.
La centrale de Cordemais serait-elle favorisée ?
Non, il y a plusieurs sujets différents et il y a un sujet qui est celui de la sécurité de l'approvisionnement en électricité. Nous sommes très vigilants à garantir aux Français, y compris dans un temps long, la sécurité d'approvisionnement en électricité. Cela passe par des mesures de précaution dans le cadre de la transformation de la production d'électricité en France et parmi ces mesures de précaution il y a la possibilité que la centrale de Cordemais soit mise en veille et qu'elle ne fonctionne plus que quelques centaines d'heures par an. Ce n'est pas encore décidé, c'est une possibilité qui sera discutée avec EDF.
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