750 postes supprimés chez Bosch dans l'Aveyron : "C'est un choc, c'est une trahison", déplore le maire d'Onet-le-Château, près de Rodez
Jean-Philippe Keroslian affirme que l'équipementier automobile a rompu le "dialogue social" établi depuis de nombreuses années avec les salariés et les autorités locales. Bosch étant le premier employeur privé du secteur, les conséquences économiques seront "fâcheuses", selon l'élu.
L'équipementier automobile allemand Bosch va supprimer 750 emplois sur les 1 250 que compte son usine d’Onet-le-Château, près de Rodez (Aveyron) d'ici 2025."C'est un choc et quelque part, c'est une trahison du groupe Bosch qui a bénéficié pendant près de 50 ans d'un site à la qualité de production reconnue", déplore sur franceinfo Jean-Philippe Keroslian, le maire de la commune.
"Ce site a été de nombreuses fois primé pour ses qualités techniques, de dialogue social. Cette suppression brutale de près des deux tiers des salariés est vécue ici comme une trahison", explique l'élu.
"C'est une énorme déception car en Aveyron c'était notre plus grand employeur privé et ça va avoir de fâcheuses conséquences sur l'économie locale".
Jean-Philippe Keroslianà franceinfo
Pour Jean-Philippe Keroslian, "c'est une trahison parce que le directoire de Bosch s'était engagé sur des promesses de diversification du site mais on sait que la filière diesel subit certains dénigrements. Les premières pistes de diversification n'ont pas fonctionné et nous avons proposé à la direction de Bosch un projet ambitieux de production de batterie, elle semblait avoir prêté l'oreille à cette proposition et depuis on n'a plus de nouvelles", regrette le maire.
Autre signe de rupture d'engagement de la part du groupe allemand selon Jean-Philippe Keroslian : le chômage partiel financé par le gouvernement dont il a bénéficié "pour préparer ce plan de suppressions d'emplois et en contrepartie, sur les sites allemands, il fait florès d'investissements pour préparer la voiture du futur et sur le site aveyronnais, il dit à ses cadres locaux 'débrouillez-vous'", dénonce le maire d’Onet-le-Château. Pour lui, "c'est un comportement déloyal de leur part et c'est ce qui est très étonnant."
"Il ne faut pas oublier que la France est le premier client du groupe Bosch en matière d'électroménager, d'outillage et être ainsi traité, c'est très décevant et c'est un peu la douche froide pour les salariés".
Jean-Philippe Keroslianà franceinfo
Jean Philippe Keroslian s'inquiète aussi des sous-traitants de Bosch dont on ne parle pas suffisamment selon lui et "qui vont être durement impactés et qui malheureusement n'auront pas les mêmes conditions de départ que les salariés de Bosch".
"C'est un drame, un vrai choc pour nous, mais on va essayer de relever la tête même si on a pris un coup de massue, affirme le maire. On va lutter pour trouver des pistes et on espère que le gouvernement va nous y aider. On va rencontrer les représentants des syndicats pour essayer de trouver des moyens de rebondir".
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