Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il supprimé l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ? "Je pense qu'il y a un véritable cadeau, estime Thomas Porcher, professeur d'économie. Un enchaînement magique qu'il n'appelle pas le ruissellement mais les premiers de cordée. Quand vous supprimez l'ISF sur les placements financiers, vous parlez aux 30 000 ménages les plus riches." La France n'a-t-elle pas besoin de cet argent, demande François Lenglet pour le magazine "L’Angle éco" (Facebook, Twitter, #Langleco) ? "Si cela ruisselait vers de l'investissement, pourquoi pas, mais ce n'est pas le cas. L'âge moyen des gens qui partent de France à cause de l'ISF est de 57 ans. Ce n'est pas l'image du jeune start-upper qui va investir.""On va perdre 3,5 à 4 milliards""Les départs aujourd'hui des gens qui paient l'ISF, c'est 800 par an, et 300 qui reviennent, soit 500 net, développe Thomas Porcher. La perte a été évaluée par Bercy à 170 millions d'euros par an entre 2002 et 2012. Pour éviter ça, on a changé la fiscalité, et on va perdre 3,5 à 4 milliards. On se prive de 4 milliards qui permettraient d'embaucher 100 000 fonctionnaires dans les hôpitaux, les Ehpad... Où est la logique ?""C'est vrai que c'est un pari, et là, je suis d'accord avec Thomas Porcher, estime de son côté l'économiste Nicolas Bouzou. Si vous me demandez si je suis certain que cet argent va aller financer les fonds propres des entreprises qui en ont le plus besoin, je vais vous répondre non. Je pense que c'est un pari que nous devons absolument tenter."Extrait de "Les riches sont-ils utiles à l’économie ?", une enquête du magazine "L'Angle éco", diffusée mercredi 8 août sur France 2.