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Prélèvement à la source : la CPME regrette que subsistent des "questions" et des "difficultés"

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Article rédigé par France Info
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Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la CPME, regrette que des doutes et des difficultés subsistent alors que le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé la mise en place du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu dès le 1er janvier 2019.

Le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé la mise en place du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu dès le 1er janvier 2019. "Il y a toujours des questions et des difficultés qui continuent à se poser aujourd'hui", a déclaré, sur franceinfo ce mercredi, Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la CPME.

franceinfo : Etes-vous satisfait du prélèvement à la source ?

Jean-Eudes du Mesnil du Buisson. On va pouvoir ajouter sur la carte de visite des chefs d'entreprises, percepteur à côté, ce qui n'est pas exactement son rôle a priori. Un certain nombre de questions se posaient, le Premier ministre dit que des réponses ont été apportées, ce n'est pas notre sentiment. On a l'impression qu'il y a encore énormément de questions. Qu'est-ce qui se passera en cas de bug informatique au moment de la transmission des informations à Bercy. A ce moment-là ce sera de la responsabilité du chef d'entreprise qui se retrouvera avec des pénalités pour quelque chose qu'il n'a pas demandée.

Edouard Philippe affirme que tous les tests se sont passés dans de bonnes conditions. Est-ce que vous confirmez ?

Bien sûr que non. Ce n'est pas qu'il ment, mais il y a toujours des questions et des difficultés qui continuent à se poser aujourd'hui. Qu'est-ce qui se passera demain quand une entreprise sera en cessation de paiement, par exemple ? Ce ne sont pas des tests faits par Bercy, c'est la réalité des entreprises. Probablement que l'administration a fait son travail, personne n'a dit le contraire. Simplement le travail de l'administration, ce n'est pas le travail de l'entreprise et vice versa. Là, on voudrait confondre les deux, ce n'est pas notre rôle.

Souhaitez-vous une aide de la part du gouvernement ?

On le demande depuis le début en expliquant que cela va représenter un surcoût pour les entreprises, qu'il va falloir mettre cela en place, adaptation des logiciels de paie, un surcoût indirect avec le temps que devra consacrer le chef d'entreprise à expliquer à ses salariés. Nous avons évalué le coût à 50 euros par salariés et par an, en sachant que plus l'entreprise est petite et plus cela va coûter cher.

Le différentiel à venir sur la fiche de paie n'est pas encore clair pour les salariés ?

Enormément de salariés ne vont pas nécessairement comprendre pourquoi le 'reste à vivre' sur la fiche de paie est différent du net qu'ils avaient précédemment. Ils vont avoir le sentiment qu'ils gagnent moins, même si ce n'est pas vrai. Donc, il va falloir expliquer. On craint une dégradation du climat social à l'intérieur de l'entreprise. On va devoir expliquer le dispositif. La valse des hésitations qu'on a connu depuis trois jours montre bien qu'il y a encore des questions qui se posent, y compris au niveau du gouvernement. Les choses ne sont pas si simples qu'on veut bien nous le dire.

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