Dons : "29% des organisations caritatives enregistrent une baisse des dons" au premier semestre
"Aujourd'hui les Français donnent plus mais ils ne sont pas plus nombreux à donner", explique la déléguée générale de France générosités. "Nous revenons au niveau de générosité de 2016".
"29% des organisations caritatives enregistrent une baisse des dons sur cette période du premier semestre" 2020, pendant la première vague de Covid-19 et le confinement, regrette la déléguée générale de France générosités Laurence Lepetit mardi 23 juin sur franceinfo, en commentant le baromètre de la générosité 2019 dévoilé le même jour par le syndicat des associations et fondations faisant appels aux dons.
franceinfo : La générosité des Français a-t-elle augmenté en 2019 ?
En 2019, on a une reprise de la générosité de 3,5%, cependant, la baisse de 4,8% pour cent en 2018 à la suite des différentes réformes fiscales montre que nous revenons au niveau de générosité de 2016. Donc on n'a pas une reprise réelle de la générosité et on a encore beaucoup d’inquiétudes en 2020. Le don en ligne a eu une progression extrêmement importante et notamment dans cette période très particulière du Covid-19 puisqu'on a vu une progression de 700% au mois de mars des dons en ligne. Les dons en ligne l'année dernière représentaient 16%. Aujourd'hui, c'est encore majoritairement le don par chèque qui existe en France.
Y a-t-il de nouveau donateurs ou sont-ce les mêmes personnes ?
Nous avons malheureusement 15% de baisse du nombre de donateurs constatée entre l'année 2018 et l’année 2019. Aujourd'hui les Français donnent plus mais ils ne sont pas plus nombreux à donner. On a un véritable enjeu de pouvoir inviter plus de donateurs à nous rejoindre en cette fin d'année 2020, puisque la fin d'année représente 40% des dons de l'ensemble de la générosité et que les besoins sont particulièrement exceptionnels suite à la crise que nous traversons.
Avez-vous observé les premières conséquences de la crise du Covid-19 sur les dons ?
29% des organisations caritatives enregistrent une baisse des dons sur cette période du premier semestre. On aura des chiffres définitifs en octobre, mais nous avons déjà malheureusement des signes très inquiétants, notamment sur les causes qui étaient dans l'angle mort médiatique ces trois derniers mois. Autant on a enregistré des dons exceptionnels et il faut le souligner et féliciter évidemment les élans de générosité sur la recherche médicale, le soutien au secteur hospitalier et également le soutien aux plus précaires puisque les besoins ont été immenses et les besoins seront encore immenses, autant l'ensemble des autres causes sont aujourd'hui en difficulté et on aura besoin de tout le monde en fin d'année. [Dans les angles morts, on trouve]
Toutes les causes médicales non-Covid, la recherche contre le sida, le cancer, les maladies dégénératives du cerveau, les causes environnementales également ont des difficultés en ce moment.
Laurence Lepetit, la déléguée générale de France générositésà franceinfo
Et l'ensemble des causes éducatives qui n'ont pas été prioritaires ces trois derniers mois.
Comment peut-on encourager les Français à donner plus ?
Le projet de loi de finances rectificative numéro 3 est en discussion à l'Assemblée nationale. On fait des propositions très fortes au gouvernement. La première est d'augmenter la réduction fiscale faite au don de 66% à 75% pour toutes les causes en fin d'année, pour nourrir le développement de la générosité. On propose également un crédit d'impôt sur la CSG pour les donateurs non-imposables. Il faut savoir que les petits dons, les dons de moins de 150 euros, représentent aujourd'hui 90% des dons faits par les Français et 70% des montants enregistrés, c'est très important et il faut qu'on puisse encore plus pousser cette générosité.
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