Progression en trompe-l'œil du logement neuf en 2011
Le nombre de de mises en chantier de logements neufs a progressé, même chose pour les permis de construire. Mais ces bons chiffres cachent une réalité plus inquiétante.
Le nombre de mises en chantier de logements neufs a progressé de 20,6 % au cours des douze derniers mois par rapport aux douze mois précédents. Et le nombre de permis de construire a augmenté de 16,6 % en un an, selon des chiffres fournis mardi 27 décembre par le ministère du Logement.
Effet anticipation
"En 2011, on devrait passer la barre des 400 000 logements construits", a déclaré mardi Benoist Apparu, le secrétaire d'Etat au Logement, sur France 2. Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris-Ouest, spécialiste du secteur, estime lui que "le nombre de mises en chantier devrait se situer entre 365 000 et 370 000 en 2011, contre 309 744 en 2010". Cependant, il s'agit d'une augmentation en trompe-l'œil : les bons chiffres sont dus à l'anticipation de la prochaine diminution des coups de pouce fiscaux pour le secteur.
Le bon cru 2011 s'explique ainsi principalement par la mise sur le marché des logements "Scellier", qui avaient représenté en 2010 les deux tiers des 115 000 logements vendus par les promoteurs. Mais, rigueur budgétaire oblige, le taux de ce dispositif de réduction d'impôt pour les propriétaires achetant pour louer va être beaucoup moins intéressant, tombant à 13 % en 2012 (contre 22 % en 2011) avant de complètement disparaître en 2013. Ce qui a incité les promoteurs à lancer au cours des derniers mois de nombreux programmes.
Motifs d'inquiétude
"Les conséquences désastreuses des mesures" du gouvernement vont entraîner "au minimum 35 000 postes qui seront mécaniquement supprimés au cours de la seule année 2012", ont déjà déploré mercredi dernier les principales organisations professionnelles de la construction et du logement.
Parmi les mesures du gouvernement dénoncées figurent, outre la disparition du dispositif Scellier, la fiscalisation des plus-values immobilières, la forte réduction du volume de crédit pour le prêt à taux zéro (PTZ) et la hausse de la TVA sur les travaux et sur l'accession sociale à la propriété de 5,5 % à 7 %.
Autre motif d'inquiétude pour l'avenir : les crédits immobiliers accordés par les banques, qui devraient déjà être en baisse en 2011 par rapport à 2010.
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