La perspective d'une récession de l'économie française atteint désormais l'immobilier. Selon les chiffres publiés mardi 29 novembre par le ministère du Logement, les ventes de logements neufs ont brutalement fléchi au troisième trimestre 2011, accompagnées pourtant d'une hausse des mises en chantier.• Une chute de 12,9 % par rapport au troisième trimestre 2010Avec 26 400 logements neufs vendus au troisième trimestre et une augmentation de 2 700 habitations neuves écoulées par rapport au deuxième trimestre, les chiffres du ministère pourraient passer pour une bonne nouvelle.Mais par rapport à la même période en 2010, il s'agit d'une chute de 12,9 %. En tout, 101 300 logements neufs ont été vendus depuis le troisième trimestre 2010, soit 10,7 % de moins que l'année précédente.• Des mises en chantier plus nombreusesCette baisse d'attractivité du logement neuf est une mauvaise nouvelle pour les investisseurs, de plus en plus nombreux dans ce secteur. En effet, pendant les mois d'août, septembre et octobre, 87 293 logements neufs ont été mis en chantier, soit une progression de 11,4 % par rapport à la même période en 2010.Depuis un an, plus de 356 000 mises en chantier ont été enregistrées, soit une hausse de 19,4 % par rapport à l'année précédente.Autre indicateur soulignant cet afflux d'offre, le nombre de permis de construire a progressé de 22,6 %, à 121 865 unités entre août et octobre, par rapport à la même période en 2010.• Des prix toujours en augmentationLa baisse des ventes n'est en revanche pas accompagnée d'une baisse des prix moyens au mètre carré. Ils progressent de 4,4 % au troisième trimestre 2011 par rapport à la même période en 2010 pour les appartements neufs et anciens, à 3 820 euros le mètre carré en moyenne.• Des professionnels inquietsSelon Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris X-Nanterre, il faut s'attendre à une baisse des mises en chantier en 2012 : "L'année 2012, avec 340 000 mises en chantier contre 350 000 en 2011, devrait marquer un recul qui s'alimente du repli de la demande. Pour inverser ce repli, cela va être dur en l'absence de dispositifs publics de soutien à la construction privée."De nombreux professionnels de l'immobilier et du bâtiment, inquiets face à cette évolution, pointent du doigt les mesures de rigueur prises par le gouvernement, notamment la suppression, prévue pour 2013, du dispositif Scellier, un avantage fiscal pour les investisseurs achetant des logements neufs pour les louer.