Il existe des "risques très clairs" pour la reprise économique mondiale, a affirmé le FMI vendredi
Le Fonds monétaire international s'est notamment montré déçu vendredi par l'affaiblissement de la croissance aux Etats-Unis, plus fort que prévu.
Il s'est aussi montré inquiet face à l'évolution de la crise de la dette publique en zone euro malgré la bonne santé de l'Allemagne et de la France.
Dans une mise à jour de ses prévisions économiques, financières et budgétaires semestrielles publiée à Sao Paulo, le FMI a abaissé sa prévision de croissance pour la première économie mondiale. Il ne table plus que sur 2,5% en 2011, contre 2,8% dans ses prévisions d'avril, et 3,0% dans celles de janvier. A l'époque, il estimait que la prolongation de ristournes sur l'impôt sur le revenu porterait ses fruits. Mais "la croissance a déçu aux Etats-Unis", a-t-il affirmé.
Cette "faiblesse de l'activité plus importante que prévu" est "en partie due à des facteurs passagers, dont la hausse des prix des matières premières, le mauvais temps, et les perturbations de la chaîne de production dans l'industrie américaine provoquée par le séisme au Japon", ont expliqué les économistes de l'institution de Washington. Le Fonds a exhorté le Congrès à relever "immédiatement" le plafond légal de la dette publique de l'Etat fédéral, qui est aujourd'hui l'otage de désaccords entre parlementaires républicains et démocrates sur le budget.
L'économie mondiale a aussi souffert du séisme japonais et du pétrole cher. Si le FMI a pratiquement maintenu sa prévision pour la croissance mondiale en 2011, à 4,3% contre 4,4% en avril, il constate que "l'activité est en train de ralentir temporairement". "A l'inverse, la croissance a surpris par sa vigueur dans la zone euro, tirée par des investissements plus généreux en Allemagne et en France", s'est félicité le FMI.
Pour l'ensemble de la zone, le FMI a relevé sa prévision à 2,0% en 2011, contre 1,6%. L'Allemagne aurait la croissance la plus élevée du G7, à 3,2%. Celle de la France atteindrait 2,1%, un chiffre encore supérieur aux 2% annoncés deux jours auparavant dans les conclusions préliminaires à un rapport annuel du Fonds sur l'économie du pays. Les plus petites économies de la zone euro n'affichent pas la même santé. Ployant sous leur dette publique, elles menacent la stabilité du secteur bancaire du continent et au-delà, a rappelé le Fonds.
Selon lui, "les responsables politiques doivent s'efforcer de faire des progrès rapides dans la consolidation du système financier". Et l'occasion de prendre les mesures nécessaires "pourrait être perdue de manière imprévisible". Or "dans l'éventualité d'un événement de marché grave, un choc pourrait se répercuter au-delà de la zone euro par le jeu à la fois de l'exposition transfrontalière et des banques à la dette de ces pays et d'un recul généralisé de l'appétit au risque", a expliqué le Fonds.
Cet avertissement est lancé alors que la Grèce, pays auquel le FMI a accordé en mai 2010 un prêt de 30 milliards d'euros, ne cesse de s'enfoncer dans la crise économique. Elle a pris un tour politique avec la fronde de parlementaires de la majorité contre une rigueur budgétaire draconienne.
Dans le reste du monde, le FMI a globalement maintenu ses prévisions.
Il a confirmé que le Japon, touché le 11 mars par le plus grand séisme jamais enregistré dans son histoire, verrait son économie se contracter de 0,7% cette année. La Chine resterait en revanche la championne de la croissance, à 9,6%.
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