Heuliez placé en redressement judiciaire
C'est un sursis bienvenu et un soulagement pour les salariés. Le tribunal de commerce de Niort a accepté de desserrer l'étau qui pesait sur l'équipementier automobile Heuliez. Il est placé en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois.
Connu pour ses bus urbains, l'entreprise tente une reconversion dans la voiture électrique, avec la Friendly. Elle tente notamment de rafler le marché des futures autolibs' parisiennes face au groupe Bolloré. Mais en attendant, Heuliez, qui emploie 1.074 personnes à Cerizay (Deux-Sèvres) se débat dans les difficultés.
Sous procédure de sauvegarde depuis octobre 2007, elle doit trouver environ 45 millions d'euros pour assurer revenir à flots. L'Etat s'est porté à son secours à hauteur de 10 millions d'euros, via le Fonds stratégique d'investissement (FSI), et n'exclut pas de relever son aide : “ça pourrait être plus si c'est nécessaire, il nous faut simplement des partenaires industriels”, assure le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. EDF prévoit déjà une participation à hauteur de cinq millions d'euros, tout comme la région Poitou-Charentes, présidée par Ségolène Royal, qui met la même somme au pot.
Mais cette mobilisation ne rassure pas les salariés. Les syndicats craignent en effet des suppressions d'emploi : “l'administrateur judiciaire nous a prévenus: le seul moyen pour se rééquilibrer, c'est de baisser la masse salariale. Nous allons avoir une période difficile entre juillet 2009 et le premier semestre 2010. Il y aura un sureffectif à ce moment-là”, s'inquiète Gilles Binault, délégué CFDT.
Grégoire Lecalot, avec agences
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