Reportage Grève dans la fonction publique : dans le cortège parisien, les manifestants dénoncent "un ras-le-bol général"

Malgré la chute du gouvernement de Michel Barnier la veille, la grève de la fonction publique a bien eu lieu jeudi 5 décembre. Des rassemblements et des actions se sont tenus partout en France à l’appel de l’intersyndicale.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Lors de la manifestation de la fonction publique à Paris le 5 décembre 2024. (ALAIN JOCARD / AFP)

Une mobilisation en pleine crise politique. Au lendemain de la chute du gouvernement, plusieurs dizaines de milliers d'agents publics ont fait grève et manifesté jeudi 5 décembre pour alerter sur la "dégradation" de leurs "conditions de travail et de rémunération". Les manifestations ont réuni 200 000 personnes dans 160 cortèges et rassemblements à travers la France, a rapporté la CGT alors que les autorités font état de 130 000 manifestants.

Dans la capitale, un cortège massif est arrivé place d'Italie en milieu d'après-midi. Malgré le froid, le vent et la pluie, les manifestants ont répondu présents pour défendre les services publics. Parmi eux, il y a beaucoup de professeurs dont cette enseignante de Vigneux-sur-Seine. Pour la première fois, son école primaire a fermé pendant une grève. "C'est un ras-le-bol général. Il y a du manque de considération, les jours de carence qui était dans les tuyaux, sur l'inclusion on n'est pas aidés. On voit des enfants qui souffrent parce qu'on manque d'aide pour les accompagner. Donc, c'est un peu général."

"Je n'ai plus aucune attente envers Emmanuel Macron"

De la colère, même si les trois jours de carence en cas d’arrêt maladie et le budget pour 2025 sont de fait abandonnés avec la chute du gouvernement. Mais ici, on se mobilise pour prévenir le futur gouvernement. Il n'est pas question de s’en prendre aux fonctionnaires, trop souvent attaqués. "On traite toujours les fonctionnaires de gros branleurs et je peux vous dire qu'on fait plus de dix heures de travail par jour pour ce qui nous concerne dans la culture, donc ras-le-bol."

Cette manifestante qui travaille dans la culture municipale partage sa colère mais elle n’attend plus rien du président. "Je n'ai plus aucune attente envers Emmanuel Macron qui méprise le peuple en permanence. Il n'a déjà pas suivi le résultat des urnes en septembre, donc je ne pense pas qu'il le suivra cette fois-ci."

Bruno, croisé dans la manifestation, a une demande principale : "Que la réforme des retraites soit abrogée et que quelqu'un qui défende ça soit mis comme Premier ministre, ce serait une première chose. J'y crois, mais peut-être pas avec le gouvernement qui va venir. Ça ne sera peut-être pas tout de suite, il va falloir attendre peut-être des mois ou même des années. On peut demander une démission de Macron, ça serait vraiment une solution mais il ne fera pas."

Le slogan "une seule solution. Macron démission !" a été beaucoup entendu et vu sur les pancartes dans le cortège parisien.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.