"Nous sommes toujours en train de forcer physiquement" : les arrêts maladie augmentent aux urgences de Valence
Après plusieurs semaines de grève, les soignants des urgences de Valence (Drôme), qui dénoncent une situation "intenable et dangereuse", se tournent désormais vers la médecine du travail.
"Cela a toujours été compliqué, mais aujourd'hui, il n'y a pas de temps de pause, nous sommes toujours en train de forcer physiquement", témoigne auprès de France Bleu Drôme Ardèche Catherine, qui travaille à l'hôpital de Valence (Drôme) depuis 20 ans. C'est la première fois qu'elle se tourne vers la médecine du travail.
Catherine est loin d'être la seule dans ce cas : ces dernières semaines, les soignants ont fait des dizaines de signalements sur leurs conditions de travail auprès de la médecine du travail, d'après le syndicat Sud au centre hospitalier. Selon Yohann Pannetier, le secrétaire du syndicat, l'un d'eux a par exemple raconté qu'il n'y avait que deux infirmières pour 82 patients en fin d'après-midi le 30 juillet dernier. Cette situation n'est pas rare, d'après lui. L'élu syndical évoque une situation devenue "intenable et dangereuse".
La situation aux urgences de Valence est similaire à celle de nombreux hôpitaux en France, où la crise dure. Plus de 200 unités sont désormais touchées par la grève entamée à la mi-mars, selon le collectif Inter-Urgences.
Pas le temps d'une pause
Dans ces urgences, un code couleur, du vert au rouge, permet d'évaluer le délai moyen de prise en charge. "Pendant cinq jours, du 30 juillet au 4 août, le diagramme a été continuellement en rouge, assure Yohann Pannetier, cela montre bien qu'il y avait un afflux de patients très important et qui ne correspondait pas au nombre de personnel soignant en place pour pouvoir faire tous les soins dans les délais impartis raisonnables."
Une prime toujours pas reçue
Catherine, qui a fait appel à la médecine du travail pour la première fois, assure qu'elle et ses collègues n'ont pas reçu la prime de risque de 100 euros promise par Agnès Buzyn. La ministre de la santé assure qu'il y aura un rattrapage à la fin du mois pour ceux qui ne l'ont pas perçue. Au mois de juin, Agnès Buzyn avait également promis 70 millions d'euros pour embaucher dans les services en tension. Fin juillet, deux membres du personnel des urgences de Valence, une infirmière et un agent d'entretien, ont été agressés. L'infirmière, frappée par la petite-fille d'une patiente décédée aux urgences, s'est vue prescrire neuf jours d'incapacité temporaire de travail (ITT).
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