Frédéric Oudéa a expliqué jeudi matin que son groupe faisait des profits solides et avait renforcé son capital
"Nous avons dit clairement que nous avions fait un profit de 1,7 milliard d'euros sur les 6 premiers mois de l'année, après avoir provisionné la totalité de la perte sur la Grèce", a-t-il affirmé sur RTL.
Pour l'Italie, c'est "pareil. Nous n'avons pas d'activité de banque de détail en Italie, nous avons une très faible exposition sur l'Italie".
"Tous ces enjeux-là sont minimaux pour la Société Générale", a-t-il tempéré. "Nous faisons des profits solides, nous avons renforcé notre capital, il n'y a aucun problème sur la Société Générale". Dans un entretien au Figaro daté de jeudi et mis en ligne sur le site du quotidien, M. Oudéa a par ailleurs écarté tout impact pour sa banque d'une éventuelle décision de la Grèce d'inclure dans son programme d'échange d'obligations des titres arrivant à échéance "un peu après 2020", ce qui pénaliserait en premier lieu ses créanciers privés et donc les banques.
Par ailleurs, la Société Générale a réaffirmé "sa capacité à dégager dans le futur des résultats solides" et souligné "la qualité de ses fonds de commerce" ainsi que "la gestion prudente de ses risques, notamment dans cet environnement chahuté", selon le communiqué. Selon les chiffres à fin 2010 collectés par le régulateur européen (EBA) pour les tests de résistance de juin, la banque était exposée à hauteur de 2,6 milliards d'euros sur la dette souveraine grecque et de 3,3 milliards d'euros sur celle de l'Italie.
Ouverture d'une enquête
Mercredi après-midi, certaines rumeurs ont véhiculé l'idée que la Société Générale était proche d'une faillite ou encore qu'elle aurait besoin d'un plan d'aide. Affecté par ces rumeurs, le titre a dévissé de 14,74% à 22,18 euros dans un marché en baisse de 5,45%.
La banque a alors demandé à l'autorité boursière, l'AMF, d'enquêter sur "l'origine de ces rumeurs", qualifiées d'"extrêmement nocives" par son PDG. C'est une procédure classique dans le cadre de mouvements de cours anormaux, importants et nourris par de fausses informations.
Nous sommes dans un marché extrêmement nerveux, extrêmement volatil, on voit bien que circulent des choses qui n'ont aucune réalité", a déclaré dès mercredi soir Fédéric Oudéa sur France Info.
A l'origine de ses rumeurs, un quotidien britannique : le Daily Mail qui a présenté "ses excuses sans réserve" à la banque pour ses informations passées dans son édition dominicale jetant la suspicion sur Société Générale.
L'ensemble du a été attaqué (-11,81% à 6,07 euros pour Crédit Agricole, -9,47% à 35,61 euros pour BNP Paribas), souffrant du fait que la Grèce pourrait étendre son programme d'échanges d'obligations afin d'y inclure des titres à plus longue échéance, ce qui pénaliserait en premier lieu ses créanciers privés et donc les banques.
Le titre Société Générale est cependant repassé dans le vert jeudi après-midi (+0,5% à 22,26 euros, à 15h24), après l'annonce d'une réunion mardi 16 août entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sur la réforme de la gouvernance de la zone euro.
Fausse rumeur aussi sur la note française
L'agence Fitch, puis Moody's ont confirmé mercredi que la note actuelle de la France était "AAA", la meilleure possible. Dimanche, Standard and Poor's, s'était elle aussi refusée à toute "spéculation" sur un éventuel abaissement de note.
Selon son entourage, le ministre des Finances, François Baroin, a également démenti "formellement" mercredi ces bruits, concernant un éventuel abaissement de la note française.
Ces rumeurs concernant les valeurs financières sont "infondées a indiqué jeudi l'Autorité française des marchés financiers. Conséquence: le fonctionnement normal des marchés est altéré, alors même que l'AMF rappelle que, dans son règlement, "la diffusion d'informations infondées est susceptible de sanctions" tout comme "le fait d'en tirer profit". Une porte-parole du régulateur boursier a déclaré jeudi matin que l'autorité allait surveiller "le bon fonctionnement des marchés et en particulier les valeurs bancaires qui ont souffert".
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