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Vidéo Fraude sociale : "On prévoit de redresser cinq milliards d'euros en cinq ans", promet le directeur général de l’Urssaf

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Article rédigé par franceinfo
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"On progresse chaque année" sur la lutte contre la fraude sociale, explique Yann-Gaël Amghar qui indique que l'Urssaf a redressé "3,5 milliards les cinq années passées".

Le directeur général de l'Urssaf, qui assure le financement de la protection sociale en collectant et en redistribuant les cotisations sociales, veut "progresser" dans la lutte contre la fraude sociale et le travail dissimulé. Yann-Gaël Amghar "prévoit de redresser 5 milliards d'euros en cinq ans" entre 2023 et 2027. "On a fait 3,5 milliards les cinq années passées", explique-t-il sur franceinfo jeudi 8 juin. En 2022, les actions de contrôle ont permis de redresser 788,1 millions d'euros de cotisations et contributions sociales, selon le bilan de l'Urssaf révélé par franceinfo.

franceinfo : de quel type de fraude est-il question?

Yann-Gaël Amghar : Le travail au noir, le travail dissimulé, c'est soit ne pas déclarer du tout son activité, son salaire, soit ne déclarer qu'une partie. Et puis il y a aussi ce qu'on appelle le salariat déguisé, c'est-à-dire le fait de déclarer comme travail indépendant ce qui relève en réalité du salariat. Dans tous les cas, ce sont des pertes de ressources pour la sécurité sociale, donc c'est contre ça qu'on lutte. Mais on lutte aussi contre ce travail dissimulé parce que ce sont des pertes de droits pour les travailleurs, notamment de droit retraite, de droits en cas d'arrêt-maladie, éventuellement de chômage.

"Il s'agit aussi un enjeu d'équité entre les entreprises, entre celles qui respectent les règles du jeu et celles qui fraudent."

Yann-Gaël Amghar, directeur général de l'Urssaf

à franceinfo

En 2022, les contrôles ont permis de récupérer près de 800 millions d'euros. Ce sont plutôt des petites ou des grandes entreprises qui fraudent ?

Déjà, je tiens à mettre en avant cette progression très forte. Il y a dix ans, on était à moins de 300 millions d'euros. Il y a encore cinq ans, on était à 540 millions. Donc on progresse chaque année sur cette lutte contre le travail dissimulé. C'est le résultat d'un engagement très fort des équipes en charge la lutte contre le travail illégal au sein de l'Urssaf, que je tiens vraiment à remercier de cet effort. C'est le résultat aussi d'un ciblage accru de nos contrôles sur des gros enjeux financiers. En général au sein de ces contrôles, de ces redressements, les plus grands dossiers représentent en général la moitié de ce rendement.

On progresse, mais si on regarde le verre à moitié vide, ça veut dire qu'une très grande partie des fraudeurs - puisque le montant total est de huit milliards - vous échappe encore. Pourquoi ?

Alors, s'agissant de lutte contre la fraude, on ne couvre jamais 100% des fraudes, ça n'existe pas. Notre ambition, c'est de continuer à progresser fortement pour mieux couvrir ce risque. Et donc, de ce point de vue, on va déployer à la fois des ambitions très fortes pour les années qui viennent. Entre 2023 et 2027, on prévoit de redresser cinq milliards d'euros en cinq ans, là où on a fait 3,5 milliards les cinq années passées. En gros, entre 2022 et 2027, on prévoit de presque doubler les montants redressés. Alors comment on va le faire ? Tout d'abord en mettant plus de personnes sur le sujet.

Ça, c'est ce que vient d'annoncer Gabriel Attal, il y a quelques jours. Le recrutement de 240 inspecteurs supplémentaires, en plus des 1 500 que vous avez aujourd'hui ?

Aujourd'hui, on a 1 500 inspecteurs, mais certains interviennent sur des contrôles qui ne relèvent pas de la lutte contre la fraude, mais plutôt pour vérifier la bonne application par les entreprises, mais sans qu'il s'agisse forcément de fraude, mais plutôt d'erreurs. Aujourd'hui, on a environ 330-340 postes sur la lutte contre le travail illégal. Effectivement, ça va renforcer de 240, ce qui est quand même une augmentation inédite en termes de ressources. Cela va permettre de mieux traquer cette lutte contre le travail illégal.

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