François Hollande doute du calendrier de mesures annoncé par François Fillon
En déplacement à Brest, le lundi 30 janvier, François Hollande a émis des doutes sur la mise en oeuvre des mesures annoncées par Nicolas Sarkozy. Selon le candidat socialiste, le président n'aura pas le temps.
Du pédalo au sous-marin nucléaire, il suffit de quelques semaines pour changer d'image dans une campagne. En visite à Brest, François Hollande s'est rendu sur "L'Ile Longue" qui abrite les sous-marins nucléaires stratégiques. Détendu, Il a plaisanté sur leurs noms.
TVA "inopportune"
Mais, il a également évoqué plus sérieusement l'intervention de Nicolas Sarkozy, hier soir et celle de François Fillon, cet après-midi qui a précisé le calendrier de la mise en place des mesures annoncées.
Le candidat socialiste a fait état de son scepticisme sur le fond des propositions comme sur leur délai de mise en oeuvre.
M. Hollande a jugé la hausse de la TVA "inopportune, injuste, infondée et improvisée". "Ca fait beaucoup!", a-t-il déclaré, confirmant
que s'il remportait l'élection présidentielle, il "demanderait au Parlement de l'annuler".
Le candidat PS a jugé cette hausse de TVA "inopportune au moment même où la croissance se ralentit, de l'aveu même du Premier ministre" qui table désormais sur une hausse de 0,5% du PIB en 2012, au lieu du 1% prévu initialement.
Cette mesure est aussi "injuste au moment où il y a tant d'inégalités dans notre pays". Elle est également "infondée". Selon lui, "la compétitivité n'est qu'un faux prétexte". "Ce n'est pas en baissant d'un certain nombre de points les cotisations patronales sur toutes les entreprises qu'il y aura quelque progrès que ce soit sur notre commerce extérieur", a-t-il argué.
"Improvisation"
Le député de Corrèze a enfin qualifié la hausse d'"improvisée", car elle "est décidée tout de suite mais appliquée au mois d'octobre". S'il n'y a "aucune répercussion sur les prix", comme l'a affirmé le chef de l'Etat, "alors, pourquoi renvoyer ça au mois d'octobre ?", s'est-il interrogé.
Il applique ce même raisonnement aux accords de compétitivité-emploi,qui prévoient une renégociation du temps de travail. M. Hollande a souligné qu'un tel processus buterait inévitablement sur le scrutin présidentiel.
Nicolas Sarkozy "a laissé deux mois aux partenaires sociaux et ensuite, il a menacé du vote d'une loi si les partenaires sociaux ne se mettaient pas d'accord",
a-t-il dit.
"Tout cela nous renvoie au mois de mars ou au mois d'avril. Je rappelle que le premier tour est fixé au 21 avril et le second tour le 6 mai. Donc, il devient
difficile de prétendre pouvoir agir au-delà sans avoir le vote des Français. Donc,j e ne peux même pas imaginer qu'il puisse y avoir une loi sur ce sujet", a- t-il ajouté.
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