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Fonds Madoff : les milliards des banques valsent

C'est la nouvelle escroquerie boursière qui fait frémir toutes les banques de la planète : le gérant de fonds américain Bernard Madoff est accusé d'avoir monté une gigantesque fraude de 50 milliards de dollars. BNP-Paribas pourrait avoir perdu 350 millions dans cette affaire, et Natixis 450 millions...
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Cinquante milliards de dollars, c'est donc le montant de la gigantesque fraude qu'aurait montée le géant de fonds américain Bernard Madoff - le conditionnel est de rigueur, une enquête est en cours. Depuis que le scandale a éclaté en fin de semaine dernière, les aveux des banques se succèdent. Et les centaines de millions de pertes valsent (voir notre encadré ci-dessous)...

Hier soir, BNP Paribas avouait faire partie du lot ; la banque française pourrait avoir perdu 350 millions d'euros. Ce matin, un autre Français, Natixis - filiale des groupes Caisse d'Epargne et Banque Populaire - évoque des pertes évaluées à 450 millions d'euros.

Parmi les clients de Madoff figurent les plus grandes banques internationales, les plus discrètes banques privées, et les "family offices" qui gèrent le patrimoine des riches familles. Les banquiers suisses pourraient ainsi perdre jusqu'à cinq milliards de dollars. En Espagne, la première banque du pays, Santander, avoue être exposée à hauteur de 2,33 milliards d'euros. BBVA, la deuxième banque ibérique, y serait de plusieurs centaines de millions.

Que s'est-il passé ?

Bernard Madoff a été arrêté jeudi dernier. Puis relâché contre une caution de 10 millions de dollars. Son montage repose sur le principe de la pyramide. Une cavalerie de petit escroc de quartier, à la différence que celle-ci porte sur 50 milliards de dollars.

Cet ancien dirigeant du Nasdaq avait tout bâti sur sa notoriété. C'est en effet à lui que l'on doit une révolution à la Bourse, lorsque les courtiers sont passés du téléphone à l'ordinateur, concluant des contrats en quelques secondes plutôt qu'en minutes.

L'ancien cador de Wall Street assurait à ses clients d'étonnants retours sur investissement, de l'ordre de 1% par mois. En réalité, les fonds investis par les nouveaux entrants, servaient à verser les dividendes fantômes aux clients plus anciens.

Avec cette véritable course en avant, Madoff a réussi à berner les grandes banques internationales et les gendarmes des bourses pendant des dizaines d'années. Et cela aurait pu durer des années encore, si l'escroc n'avait pas été dénoncé par l'un de ses cadres qui estimait ne pas toucher assez. On est toujours trahi par les siens...

Guillaume Gaven - Gilles Halais, avec agences

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