Espionnage chez Renault : de nombreuses questions en suspens
C'est cette plainte qui pourrait offrir un cadre juridique et administratif nécessaire à la DCRI pour enquêter officiellement sur l'affaire. Pour le moment, c'est une source proche du gouvernement qui distille des informations au compte-goutte : elle évoque une piste chinoise sans pour autant confirmer. Aujourd'hui, seul le ministre de l'Industrie Éric Besson évoque “un péril pour l'industrie française”; Il ajoute que “l'expression “guerre économique”, là, pour le coup, parfois outrancière, est adaptée.”
La piste chinoise ?
Hasard du calendrier : un constructeur automobile chinois dévoile cette semaine sa première Berline 100% électrique. Pourtant là-bas, l'affaire ne fait pas beaucoup de vagues. Il faut dire que la Chine est habituée depuis de nombreuses années à subir des accusations d'espionnage.
_ Renault a déjà été indirectement victime de ce type d'affaire : fin 2007, une étudiante chinoise en stage chez Valeo, a été condamnée pour abus de confiance. Elle avait dérobé des documents chez l'équipementier automobile.
A l'école de guerre économique (EGE), l'affaire Renault devient un cas d'école. C'est ici que les futurs analystes, managers et espions sont formés. Ils tentent d'appliquer les théories qu'ils ont appris au cas particulier de Renault.
“Abasourdi par les accusations d'espionnage”
Mathieu Tenenbaum est l'un des trois salariés de Renault accusés d'espionnage. Directeur adjoint du programme des véhicules électriques, il dit ne pas comprendre et attendre des explications. Pour le moment, personne ne sait si Renault va porter plainte contre ses trois cadres, contre X ou bien contre une autre société. Le contre-espionnage industriel français s'organise, dans la plus grande discrétion.
Selon une information diffusée sur LePoint.fr, les trois cadres de Renault sont soupçonnés d'avoir touché de l'argent. Les sommes auraient été perçues sur des comptes à l'étranger en échange d'informations sur les batteries de véhicules électriques. Renault n'aurait pas breveté ces batteries. C'est un sous-traitant automobile français qui aurait fait l'intermédiaire entre les trois hommes mis en cause et des industriels chinois.
Thibault Lefèvre, avec agences
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