Espagne: un promoteur victime de la crise immobilière
Le conseil d'administration du promoteur immobilier, dont les actifs sont évalués à près de 10,8 milliards d'euros, a décidé lundi soir de "présenter une demande de cessation de paiement pour éviter une aggravation de la crise qui pourrait devenir irréversible et avoir de graves répercussions sur ses créanciers".
Martinsa-Fadesa est le premier grand groupe immobilier à se placer sous la protection de la loi depuis le début du retournement du marché immobilier espagnol en 2008. Retournement auquel s'ajoute la crise financière qui rend difficile l'accès au financement pour ces entreprises. D'ailleurs, la Bourse de Madrid a peu goûté la nouvelle et a plongé en milieu de journée pour se retrouver au plus bas depuis 2006.
Après une décennie de très forte demande, d'envolée des prix et de construction à tout crin, alimentée par de l'argent bon marché en raison de taux d'intérêt bas, la pierre espagnole est en train de s'effondrer. Preuve du retournement du marché: pour la première fois depuis plus de 10 ans, le nombre de transaction est en train de chuter et le prix des logements a baissé au deuxième trimestre par rapport au précédent.
De nombreux professionnels du secteur sont sur la sellette : un autre grand groupe immobilier, Colonial, s'était retrouvé dans la tourmente au début de l'année, avant de se redresser : les banques créancières avaient repris le contrôle, en se partageant les actions du groupe qui avaient été gagées chez elles. Plusieurs autres acteurs de l'immobilier avaient anticipé l'éclatement de la bulle immobilière comme les grands groupes de BTP Acciona ou ACS qui ont investi dans l'énergie, secteur plus sûr.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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