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Vidéo Lagardère, la fin d'un empire ? En 2003, "la dépouille du père n'est pas encore enterrée que les rapaces sont autour du fils, déjà"

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Lagardère : "La dépouille du père n'est pas encore enterrée que les rapaces sont autour du fils, déjà"
Complément d'enquête / France 2
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France Télévisions

Arnaud Lagardère vit peut-être ses derniers jours aux commandes de l’empire bâti par son père dans la France des années Pompidou. Comment un groupe aussi puissant a-t-il pu devenir une proie facile pour Vincent Bolloré, en passe de finaliser son offre publique d'achat (OPA) ? Le 2 juin 2022, "Complément d'enquête" retrace la chute d'un empire, dont le déclin a commencé avec le décès brutal de son fondateur, en 2003. 

Il était en embuscade depuis des années : Vincent Bolloré, le patron de Vivendi est en passe de réussir son OPA sur le groupe Lagardère et de s'approprier Paris Match, Le JDD, Europe 1, le géant de l'édition Hachette, les milliers de boutiques Relay des gares et aéroports du monde entier... Arnaud Lagardère voit ainsi lui échapper ce qui restait du monumental héritage de son père, édifié pierre par pierre depuis les années 1960. Le document de "Complément d'enquête" qui retrace, le 2 juin 2022, l'ascension et la chute d'un empire raconte aussi une saga unique : d'un père marchand d'armes à un fils prodigue, programmé pour régner mais souvent taxé de dilettantisme.

Le 14 mars 2003, le patron le plus puissant d'Europe disparaît à 75 ans, victime d'une maladie auto-immune extrêmement rare : le syndrome de Hurst. Le jour de ses obsèques, tout ce que la France compte de personnalités répond présent. Beaucoup de "people", mais surtout des politiques, et notamment tout le gouvernement de l'époque, de Jean-François Copé à Luc Ferry ou Jean-Louis Borloo. Et déjà, des concurrents qui se mettent sur les rangs.

"Tous les prédateurs commencent à tourner autour du groupe en disant 'Héhé… on va se partager les médias, il y a de bonnes affaires à faire.' On vient rendre hommage au grand homme, mais surtout, on vient tester l'héritier."

Thierry Gadault, auteur de "Arnaud Lagardère, l'insolent" (éd. Maren Sell)

à "Complément d'enquête"

L'héritier, lui, est dévasté, perdu. C'est sur les conseils d'un vieil ami de la famille, alors ministre de l'Intérieur, qu'il va se ressaisir et décider de prendre en main les rênes de l'entreprise ‒ "pour respecter ce que [s]on père aurait voulu". Ce sont les paroles de Nicolas Sarkozy qui l'ont convaincu d'assumer la succession, se remémore-t-il dans cet extrait. "Ta place, elle est là, lui aurait-il assuré. Tu as ce groupe, les gens ont besoin de toi. C'est un groupe important, qui compte pour le pays. Maintenant, c'est à toi de jouer."

Quelques jours plus tard, Arnaud Lagardère manifeste toute sa "détermination" lors d'une conférence de presse en forme de message à ceux qui rêvent de se partager l'empire. "Sa disparition me met dans une position qui ne me laisse pas le choix : c'est de construire, et de continuer à construire, l'œuvre qu'il avait débutée et qu'il n'a pas pu terminer", déclare-t-il. A 42 ans, l'héritier se retrouve seul aux commandes d'un groupe qui emploie 35 000 personnes, et pèse près de 13 milliards d'euros.

Extrait de "Lagardère : la fin d'un empire ?", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 2 juin 2022.

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