"Il fait péter les compteurs, mais il y a des limites" : le salaire du Carlos Ghosn au menu de l'assemblée générale des actionnaires de Renault
Les actionnaires de Renault se réunissent en assemblée général jeudi. Ils doivent notamment examiner les rémunérations du PDG, Carlos Ghosn, qui pourraient être gonflées par un système de superbonus.
Le salaire de Carlos Ghosn, PDG de l'Alliance Renault-Nissan depuis 18 ans, va être au centre des discussions de l'assemblée générale des actionnaires de Renault, convoquée jeudi 15 juin. En 2016, son plan de rémunération avait été contesté. Mais, selon des révélations de Reuters, Carlos Ghosn aurait trouvé, cette année un moyen détourné de toucher des supers bonus grâce à une société holding basée aux Pays-Bas.
"Il a l'habitude des systèmes occultes"
"Carlos Ghosn a l'habitude des systèmes occultes. Il a cru qu'on pouvait faire des opérations cachées, a expliqué Pierre-Henri Leroy, président de Proxinvest [cabinet de conseil aux actionnaires]. Cela va être très houleux, mais il contrôle très très bien. C'est la Corée du Nord, chez Carlos Ghosn !"
A mon avis, les votes vont passer, nous allons critiquer la rémunération, qui est à 800 smic, mais je pense que ça passera.
Pierre-Henri Leroyà franceinfo
Pierre-Henri Leroy, président de Proxinvest, a rappelé que Carlos Ghosn faisait "péter les compteurs" en matière de rémunération depuis des années."Mais il y a des limites, a-t-il ajouté. Il faut que les actionnaires et les administrateurs soient sérieux dans ce domaine et qu'ils établissent des critères de compétences, de concurrence et de performance réels. Malheureusement, chez Renault, ce n'est pas le cas".
"L'AMF ne travaille pas sérieusement"
Le président de Proxinvest s'étonne que de nombreuses éléments concernant Carlos Ghosn ne soient pas publics. "On ne sait pas combien il a gagné en 2015 en Russie, par exemple, a-t-il expliqué. Les administrateurs de Renault ne savent rien, et ne veulent pas savoir. Ils ne se sont même pas renseignés." Carlos Ghosn a caché sa rémunération chez Nissan "pendant de nombreuses années et l'AMF [l'Autorité des marchés financiers] ne fait rien. Elle ne travaille pas sérieusement ses dossiers."
Proxinvest va présenter "une demande d'enquête auprès de l'AMF et de l'APE [l'Agence des participations de l'État], avec déjà un actionnaire qui a 150 000 actions."
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