Quand les patrons partagent leur paie avec leurs salariés
Partager son salaire et le donner à ses employés n'est pas une décision très répandue. Francetv info a compilé quelques exemples aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
En quelques jours, l'exemple de Dan Price, cet entrepreneur de Seattle qui a divisé son salaire par 14 pour augmenter celui de ses salariés, a fait le tour du monde. Patron de Gravity Payments, une start-up qui fournit des moyens de paiement aux entreprises, il verra son salaire progressivement baisser d'un million de dollars à 70 000 dollars annuels. Un geste de générosité qui lui permet de s'offrir un beau coup de pub au passage : Dan Price croule aujourd'hui sous les CV, a-t-il assuré à CNN.
Si le fait de partager ainsi son salaire n'est pas exactement une tendance chez les patrons, francetv info a compilé quelques exemples aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Il partage son bonus pour augmenter ses salariés de 5%
Le lendemain où l'on apprenait le geste de Dan Price, le journal britannique Daily Express (en anglais) révélait que le patron de Next, une chaîne de magasins de vêtements outre-Manche, allait partager son bonus pour aider ses salariés. Simon Wolfson a en effet décidé que ses employés allaient bénéficier d'une augmentation de salaire de 5%, "tout en maintenant la compétitivité de l'entreprise".
Et, si les résultats sont moins bons que prévu, le patron renoncera à une partie de son bonus personnel pour que les salariés bénéficient bien de leur augmentation.
Il augmente ses salariés après avoir lu Piketty
Le 12 janvier, Mark Bertolini, PDG d'Aetna, une entreprise américaine d’assurance-santé, décide d'augmenter ses salariés. Selon le Wall Street Journal (en anglais), le patron dit avoir pris cette décision après avoir lu l'ouvrage de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle. Le livre, qui porte sur l'accroissement des inégalités économiques dans le monde, est un best-seller mondial, et fascine les Américains.
Conséquence : le salaire minimum au sein de cette entreprise passe de 12 à 16 dollars de l’heure, soit une augmentation de 33%, précise Liberation.fr. Au total, la hausse moyenne des rémunérations s'élèvera à 11%, grâce à une indexation sur le niveau des salaires. Selon Aetna, 5 700 personnes sont concernées par cette mesure, dont le coût est estimé à 39 millions de dollars d'ici 2016.
"Ce n'est pas juste une histoire d'augmenter les gens, il s'agit d'un nouveau pacte social. (...) Pourquoi les entreprises privées n'imagineraient pas des solutions innovantes pour améliorer les choses ?", s'était interrogé Mark Bertolini, selon le Huffington Post.
Il partage sa paye avec ses employés
les moins bien rémunérés
En août 2014, le président de l'université du Kentucky, aux Etats-Unis, Raymond Burse, a lui aussi décidé de mettre la main à la poche pour récompenser ses salariés, et en particulier les moins bien rémunérés. Comme le rapporte le Washington Post (en anglais), Raymond Burse a accepté une baisse de 25% de son salaire, pour augmenter celui de 24 employés. Ceux-ci travaillaient pour moins de 10,25 dollars de l'heure (7,66 euros de l'heure), et réalisaient des tâches d'entretien, de surveillance ou administratives.
Coût de l'opération : 90 125 dollars, soit plus de 67 000 euros. "Je ne l'ai pas fait pour devenir un exemple. Je l'ai fait pour le bien de mes employés", avait déclaré Raymond Burse.
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