Pierre Fabre, fondateur du laboratoire pharmaceutique, est mort
Cette grande fortune était aussi connue des amoureux du rugby : il était le patron du Castres olympique.
Pierre Fabre, fondateur du laboratoire pharmaceutique du même nom, est mort samedi 20 juillet au matin matin à son domicile de Lavaur (Tarn). Agé de 87 ans, le chef d'entreprise est décédé à 10 heures du matin des suites d'une longue maladie.
Pierre Fabre avait fondé en 1962 ce laboratoire qui est devenue un géant du secteur de la pharmacie et des cosmétiques avec 10 000 salariés et 1,972 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2012. Bien que l'entreprise ait atteint une dimension internationale avec 42 filiales et des produits diffusés dans plus de 130 pays, les laboratoires Pierre Fabre restent très implantés dans le Tarrn, département d'origine du fondateur avec des sites industriels près de Castres et de Lavaur notamment.
Hollande salue un "entrepreneur exceptionnel"
Pierre Fabre, 54e fortune de France au classement de Challenges, était aussi bien connu des amoureux du rugby. En effet, il était le patron du Castres olympique récent champion de France, sans y dépenser des sommes mirobolantes. A titre personnel, Pierre Fabre a aussi investi de longue date dans les médias à travers sa société Sud Communication.
Les hommages se sont succédé dès sa mort connue, le Medef déplorant "une immense perte" tandis que les hommes politiques de Midi-Pyrénées parlaient "du deuil de toute une région". Le président François Hollande a salué "un entrepreneur exceptionnel" qui "fut constamment en avance sur son temps", et le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg un "défenseur du patriotisme industriel".
Une succession qui s'annonce difficile
En 2011, une enquête de Capital relevait que le fondateur du troisième laboratoire français ne s'était pas trouvé de successeur. Bien avant sa mort, Pierre Fabre avait verrouillé le capital du laboratoire en transférant 65% à la fondation d'utilité publique qui porte son nom. Un moyen de garantir la continuité des principes érigés par Pierre Fabre : ancrage de l'entreprise dans sa région d'origine, investissement dans la recherche et le développement, maintien de la pluriactivité (médicament, dermo-cosmétique, santé familiale).
Les 65% sont logés dans Pierre Fabre Participations.Pour autant, la question de la conduite du groupe reste ouverte, la Fondation ne pouvant assurer la gestion opérationnelle comme le lui interdit son statut. Le groupe Fabre a laconiquement indiqué samedi qu'il "poursuivra l'aventure, initiée par M. Pierre Fabre en 1961" et "communiquera prochainement les dispositions prises pour le faire dans les meilleures conditions possibles et dans le respect des valeurs et des volontés de son président et fondateur".
Pierre Fabre avait cédé officiellement la direction opérationnelle mais restait seul maître à bord, comme en témoigne la valse des directeurs généraux depuis une quinzaine d'années. En place depuis octobre 2012, Didier Miraton a fait toute sa carrière chez Michelin jusqu'à en devenir le numéro 3. Mais d'autres peuvent faire figure de prétendants à la succession du disparu. Au premier rang d'entre eux, Pierre-Yves Revol, homme de confiance de Pierre Fabre, ancien directeur du Castres Olympique. D'autres auront leur mot à dire, comme Manuel Serdan, retraité toujours actif et proche de Pierre Fabre. C'est le cas aussi d'Eric Ducournau, quadragénaire à la tête du pôle dermo-cosmétique, qui réalise 53% du chiffre d'affaires. Enfin, Jacques Fabre, 61 ans, le neveu pharmacien, éphémère directeur général entre février 2011 et octobre 2012.
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