Menaces, cadences, mort d'un salarié... L'entreprise Lidl France se défend après l'émission "Cash Investigation"
L'enseigne de distribution a été mise en cause sur de nombreux points, dans le magazine diffusé mardi sur France 2. Elle reconnaît "avoir du chemin à parcourir", dans un communiqué, tout en défendant sa politique de développement social.
"Nous avons été très sensibles aux témoignages et aux situations décrites" dans l'émission "Cash Investigation". Lidl France a décidé de réagir par communiqué à la diffusion d'un documentaire consacré aux méthodes utilisées pour manager les salariés de l'enseigne de distribution, diffusé mardi 26 septembre sur France 2. Inaptitudes, management, question du poids porté dans les entrepôts... L'entreprise, qui avait accepté d'ouvrir ses portes aux journalistes, est mise en cause sur de nombreux thèmes.
"Nous savons que nous avons encore du chemin à parcourir, mais nous pensons que nous avons réalisé de nombreux progrès depuis notre transformation commencée en 2012, répond l'entreprise. Nous allons poursuivre ces efforts et continuerons à écouter nos salariés pour construire avec eux notre avenir". Retour sur trois points marquant de l'émission.
La séquence des menaces à un responsable de magasin
Plusieurs séquences ont notamment frappé les téléspectateurs, dont un enregistrement audio d'une grande violence, entre un manager régional de l'enseigne de distribution et l'un de ses subordonnés. Lidl France condamne "sans aucune ambiguïté" ces extraits "inacceptables", tout en expliquant qu'il s'agit de "propos isolés" et contraires aux valeurs de l'entreprise. Le manager régional en question est pourtant toujours salarié de l'entreprise. Il travaille désormais pour Lidl en Allemagne.
La commande vocale pour les préparateurs de commande
Le magazine s'est également penché sur la question de la commande vocale pour les préparateurs de commande. "On est sur 15% d'augmentation de la productivité, estime notamment la chercheuse de l'INRS Virginie Govaere. Avec un casque et un micro, vous ne pouvez pas parler dans l’entrepôt avec vos collègues. Il y a une sorte d'enfermement dans une bulle."
Mais selon l'enseigne, cet outil est utilisé "de manière quasi-systématique dans la logistique depuis les années 2000". Par ailleurs, Lidl France se défend d'améliorer ainsi la productivité, et préfère mettre l'accent sur "la qualité de la préparation".
Le suicide d'un salarié dans un entrepôt
Le magazine a également évoqué le suicide d'un technicien de maintenance dans un local du magasin du Rousset, en mai 2015. Ce salarié devait alors remplir le travail de trois personnes depuis plusieurs semaines. Lidl qualifie ce suicide de "choc terrible pour toute l’entreprise, à tous les niveaux (...). C’était la première fois en vingt-huit ans que nous étions confrontés à un tel drame". L'enseigne ne souhaite pas commenter davantage l'affaire et évoque un "devoir de réserve" par rapport à l'enquête en cours.
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