Les salariés de Virgin mobilisés contre le dépôt de bilan
"Ça me rappelle Metallica en 1992 ", explique un salarié du Virgin Megastore des Champs-Elysées, pour décrire la foule d'employés mobilisés mercredi dans le magasin. A la mi-journée, ils étaient plusieurs centaines, venus défendre leur emploi, alors que le distributeur de produits culturels doit déposer officiellement le bilan mercredi. D'autres débrayages étaient prévus à Strasbourg, Bordeaux, Nice et Lyon.
Vêtus des gilets rouges de l'enseigne, les salariés brandissaient des pancartes "Oui à la culture, non à la fermeture", "Ne soldez pas nos emplois". Ils en appellent au fondateur de Virgin, Richard Branson : "On est quand même les derniers magasins Virgin dans le monde, en Angleterre tout a fermé, à New York il n'y en a plus, on est les derniers et on n'a pas envie de mourir. Donc s'il pouvait nous donner un petit coup de main ", demande Loïc Delacourt, responsable du rayon rock et syndicaliste CGC. "On a pas mal de soutiens, mais les artistes ne sont pas encore mobilisés, je suis un peu déçu par rapport à ça ", ajoute-t-il.
"Butler, voleur", brandissent les salariés sur des pancartes
Virgin Megastore croule sous une dette de 22 millions d'euros. Le distributeur de biens culturels a officiellement déposé son bilan mercredi après-midi au tribunal de commerce de Paris. Ce dernier doit maintenant trancher entre une procédure de redressement ou une liquidation judiciaire. Un administrateur judiciaire devait être nommé. La direction de Virgin Megastore espère la première solution. Les 1.000 salariés des 26 magasins risquent de perdre leur emploi.
Les syndicats estiment que Virgin n'a pas les moyens de financer un plan social et en appellent à son actionnaire majoritaire qu'ils tiennent pour responsable de la situation : le fonds d'investissement Butler Capital Partners, qui détient 74% du groupe. D'où les slogans brandis aussi mercredi par les salariés sur les Champs-Elysées tels que "Butler l'addition, c'est pour toi" ou "Butler, voleur".
Des responsables politiques sont venus apporter leur soutien aux salariés de l'enseigne à Paris, comme l'ex-leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot, le secrétaire national du PCF Pierre Laurent et le président du groupe des élus PCF-PG au Conseil de Paris Ian Brossat.
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