Accusée de délocalisation, la SNCF se défend
Une partie des activités informatiques de la société de transport est désormais sous-traitée par IBM dans l'Union européenne, selon "Le Parisien".
ENTREPRISES - La SNCF délocalise-t-elle ? La question fait débat. Une partie des activités informatiques de l'entreprise publique va en effet quitter la France pour l'Europe de l'Est et l'Espagne, révèle Le Parisien jeudi 20 septembre.
La CGT dénonce la suppression de 500 emplois
Jusqu'à présent, une société française de services informatiques, Steria, assurait la surveillance du fonctionnement des logiciels de la SNCF. Ses salariés étaient détachés dans les locaux de la SNCF et travaillaient aux côtés des cheminots informaticiens. Ce contrat a échappé à la société française et a été remporté par le groupe américain IBM qui a entrepris de délocaliser l'activité vers l'Europe de l'Est.
Le pilotage de l'informatique du service des ressources humaines est également délocalisé : il sera transféré à une filiale espagnole du groupe français Sopra, rapporte également le quotidien.
Cela signifie que "260 emplois de sous-traitants vont être supprimés et 45 postes de cheminots non remplacés", déplore Hervé Giudici, secrétaire général de l'Union fédérale des cadres et agents de maîtrise de la CGT Cheminots, cité dans le journal. "D'ici à 2013, ce sont 500 emplois en tout qui vont disparaître."
La direction se défend de toute délocalisation
La SNCF "ne délocalise aucun emploi", répond l'entreprise publique dans un communiqué. Pour sa défense, elle précise que "la loi européenne ne permet d'ailleurs pas d'exprimer une préférence nationale en matière d'appel d'offres". Selon la SNCF, il s'agit en fait d'une localisation "hors de France" qui est le fait de ses "partenaires".
De son côté Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, minimise : "C'est tout à fait marginal". Pour le patron de la SNCF, seuls "150 postes" sont concernés en Europe sur les "260 000" que compte l'entreprise, ce qui porte à 250 le nombre total d'emplois hors du territoire. De plus, il évoque un juste retour des choses : "La France est un énorme pays exportateur (...), on vend des TGV dans toute l'Europe, c'est normal que le partenariat soit réciproque et un peu équilibré."
La SNCF a précisé que pour les 150 emplois localisés dans l'Union européenne concernés, elle "a engagé des discussions avec ses fournisseurs (...) sur les conditions de leur localisation".
Le ministre réagit sur Twitter
Le ministre délégué en charge des Transports, Frédéric Cuvillier, a démenti et appelé à la vigilance via son compte Twitter. "Ce n'est pas une stratégie de délocalisation. La SNCF c'est 400 000 emplois en France. Néanmoins vigilance", écrit-il dans un premier message. Un autre tweet avertit : "Attention la course à la compétitivité ne doit pas se faire au détriment des emplois français."
#sncf ce n'est pas une stratégie de délocalisation. La SNCF c'est 400.000 emplois en France. Néanmoins vigilance.
— Frédéric Cuvillier (@fcuvillier) September 20, 2012
Pépy regarde les conditions de localisation des emplois dans les contrats avec les sous-traitants.
— Frédéric Cuvillier (@fcuvillier) September 20, 2012
Attention la course à la compétitivité ne doit pas se faire au détriment des emplois français. #sncf
— Frédéric Cuvillier (@fcuvillier) September 20, 2012
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