Guerre de succession au Medef : l'étape du comité exécutif
Laurence Parisot souhaite
rester présidente du Medef. Ou tout du moins se présenter une troisième fois. Pour certains, cela s'apparente à un putsch. La semaine dernière, le
président de la commission "éthique" de l'organisation patronale a même démissionné pour
exprimer son mécontentement.
La puissante fédération de
la métallurgie, l'UIMM, a fait savoir qu'elle allait tout mettre en œuvre pour
contrer l'initiative de Laurence Parisot.
Sur les réseaux sociaux
aussi, des vidéos peu flatteuses circulent, comme par exemple cette parodie du
film La chute où Laurence Parisot est grimée en Adolf Hitler. Certains détails ne
trompent pas, dit-on dans les couloirs du Medef. Cette vidéo vient
forcément de l'intérieur.
Ne
pas changer de capitaine en pleine tempête
Pour Laurence Parisot, il
ne faut pas changer de leader. Elle met en avant son bilan, surtout depuis
l'arrivée de la gauche au pouvoir. Vingt milliards d'euros de crédit d'impôts pour
les entreprises. C'est le pacte de compétitivité.
L'accord sur l'emploi
négocié en début d'année avec les syndicats qui assouplit les
règles de licenciement.
Quatre
candidats déjà déclarés
Il y deux outsiders, Thibault
Lanxade, jeune patron de PME, ainsi que l'ancien médiateur du crédit
Jean-Claude Volot.
Deux prétendants tiennent
la corde :
Pierre Gattaz,
président du Groupe des Fédérations Industrielles. Il est à la tête d'une
entreprise familiale spécialisée dans les connecteurs informatiques : Radiall.
C'est aussi le fils d'Yvon Gattaz, qui a été président du CNPF (conseil
national du patronat français), l'ancêtre du Medef.Geoffroy Roux de Bézieux,
le patron de Virgin Mobile.
Un 5e candidat va peut-être
sortir du bois : Frédéric St-Geours, le patron de la puissante fédération de la
métallurgie. Il y a quelques jours, il a quitté la direction de PSA Peugeot Citroën.
Beaucoup disent que c'est pour avoir les mains libres.
Un
processus compliqué
Pour que Laurence Parisot
soit élue une nouvelle fois, cela nécessite quelques changements. Elle a donc saisi
mi-janvier le comité statutaire. Composé de neuf sages, il doit dire
si oui ou non il faut changer les statuts. Il rendra son avis devant le
conseil exécutif, une instance dirigeante du Medef composée de 45 personnes.
Ensuite, le conseil
exécutif doit présenter une motion qui doit être entérinée en assemblée
générale par deux-tiers des voix.
Laurence Parisot est
donc encore loin d'être assurée de conserver son siège. Surtout que l'initiative de la présidente du Medef peut aussi bien être
tuée dans l'œuf. Les sages du comité statutaire peuvent en effet considérer que
certes, une réforme des statuts du Medef est nécessaire, mais qu'elle ne
s'appliquera qu'au prochain président.
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