GRAND FORMAT. "Ils foutent en l'air notre outil de travail" : à la rencontre d'Eric Weiss, salarié de Belfort menacé par le plan social chez General Electric
Alstom à Belfort, c'est une famille" et cela fait quasiment quatre décennies qu'Eric Weiss, 53 ans, en fait partie. Entré à l'âge de 17 ans dans l'entreprise, ce natif de Belfort (Territoire de Belfort) a d'abord travaillé sur les TGV. Quelques années plus tard, il est muté aux turbines à gaz, dans la branche énergie du groupe. Il se voyait finir sa carrière dans le giron de ce fleuron de l'industrie française et partir à la retraite en 2024. Mais le rachat d'Alstom par l'Américain General Electric en 2015 a contrarié ses projets.
Aujourd’hui, le site de Belfort est touché par un vaste plan social. Le poste d'Eric Weiss fait partie des 1 050 emplois qui doivent être supprimés. Nous l'avons rencontré à la veille de la manifestation en soutien aux salariés de l'entreprise, le vendredi 21 juin.
Une histoire de famille
A l'entrée de la ville de Belfort, deux mots écrits à la volée sur un panneau publicitaire' : "Etat voleur", comme pour résumer l'état d'esprit des habitants. Parmi eux, Eric Weiss, 53 ans, salarié d'Alstom depuis 1982, nous a donné rendez-vous rue de la Découverte, devant l'entrée de l'usine rebaptisée General Electric (GE) il y a quatre ans. Même si la rue qui traverse le site est une voie publique, les gardiens filtrent l'entrée des bâtiments. Ici, l'ambiance est tendue depuis l'annonce du plan de sauvegarde pour l'emploi (PSE) le 27 mai, au lendemain des élections européennes. "La direction ne se déplace plus qu'accompagnée de gardes du corps", constate notre interlocuteur, qui, après un rapide tour du site, préfère poursuivre l'entrevue en centre-ville.
C'est un homme imposant et calme qui s'assoie en face de nous, à la terrasse d'un café. La blancheur de ses cheveux et de sa barbe confirment qu'il fait partie des anciens de l'entreprise belfortaine. Devant un soda, il revisite son parcours. Elève "peu motivé en classe", Eric Weiss est poussé par sa mère, salariée d'Alstom, à passer le concours du centre de formation des apprentis de l'entreprise locale, à sa sortie du lycée, en 1982. "Il était hors de question que je travaille à la chaîne chez Peugeot toute la journée pour monter des essuie-glaces et des pare-chocs et Bull n'avait pas de centre de formation", raconte-t-il, sans regret pour ce choix fait par facilité.
Alstom me garantissait un diplôme et un emploi à la sortie du CFA. Et à l'époque, ça commençait à devenir difficile de trouver du travail dans la région.
Dans cette région du nord-est de la France, les employeurs sont peu nombreux. Les trois plus gros, à l'époque, sont Peugeot, Bull et Alstom. Même si le père d'Eric Weiss a travaillé dans l'entreprise d'informatique, Alstom reste une histoire de famille. Elle commence avec le grand-père paternel, employé d'Alstom Atlantique (l'ancien nom), jusqu'en 1976. "Il peignait les locomotives", se souvient avec admiration son petit-fils. Sa mère a également "fait toute sa carrière ici". "Elle est entrée comme bobineuse. A l'époque, il y avait beaucoup d'ateliers de femmes, rappelle-t-il. Elle enrubannait des fils de cuivre sur des bobines, toute la journée. A la fin, elle faisait de l'administratif d'atelier, avant de mourir à 52 ans d'un cancer." Quant au fils aîné d'Eric Weiss, Thomas, 27 ans, il travaille au service maintenance sur le site de Bourogne, à une quinzaine de kilomètres de Belfort. "Je l'ai fait rentrer en alternance chez GE, en 2010. A l'époque, se souvient son père, ils avaient besoin de jeunes et si un apprenti tenait la route, ils l'embauchaient directement à sa sortie d'école."
L'entreprise Alstom, née en 1928 sous le nom d'Als-Thom, contraction d'"Alsace" et de "Thomson", a marqué des générations dans la région. Elle a façonné la ville de Belfort en une véritable cité industrielle. "Mes grands-parents habitaient dans les 'cités alsaciennes' construites par Alstom, se remémore, un brin nostalgique, l'enfant du pays. C'était un peu comme dans le Nord. Le patron était gentil, paternaliste, il faisait des maisons pour ses ouvriers." Les habitants y bénéficient de conditions de vie plus confortables qu'à la campagne.
On allait faire les courses à la 'Coop Alstom'. On y trouvait aussi bien des patates que de l'électroménager. Ils faisaient tout.
Le clocher de la place d'Armes sonne douze coups et tire de ses souvenirs le quinquagénaire au visage placide. Il reprend avec entrain le récit de son parcours dans l'entreprise. A la sortie du CFA, son CAP de soudeur en poche, il est directement affecté aux TGV, en 1982. Puis passe à la chaudronnerie, l'une des plus grandes d'Europe à l'époque : "Nous étions presque 8 000 salariés sur le site. Aujourd'hui, on n'est plus que 1 800." L'année du service militaire arrive. Non seulement le jeune homme retrouve son poste dès sa sortie, en 1989, mais chez Alstom, l'année sous les drapeaux est prise en compte dans le calcul de l'ancienneté. Soudeur jusqu'en 2005, Eric Weiss a envie d'autre chose. "A l'époque, c'était varié, on bougeait : les trains, le nucléaire... A force, vous finissiez par connaître tout le monde. Maintenant, tout a été découpé", se désole celui qui est passé par le service "méthodes", avant d'arriver en 2011 à la cellule "investissement", où l'on crée l'outillage nécessaire à la fabrication des turbines à gaz, ces moteurs à combustion qui servent au fonctionnement des centrales nucléaires. Mais pour combien de temps encore ?
Un rachat dont personne ne voulait
Le ciel se dégage en ce début d'après-midi. Eric Weiss s’improvise guide touristique. Avec l'accent reconnaissable du coin, il nous invite à découvrir le Lion de Belfort, cette immense sculpture en pierre posée au pied de la citadelle, et surtout la grande banderole apposée juste en dessous, où est inscrit en lettres bâton : "Soutien aux salariés de General Electric." "On n'était pas pour le rachat", proteste l'ouvrier. En mettant la main sur la branche énergie de son concurrent Alstom, le géant américain, General Electric, devient le numéro 1 mondial du secteur.
"Ils foutent en l'air notre outil de travail", lâche le père de famille avec une colère froide. Son regard se durcit derrière ses fines lunettes noires. Il liste les déconvenues : la direction leur promet une charge de travail "mirifique" sur la réparation de pièces dans le cadre des retours clients mais l'activité est délocalisée en Hongrie. Son service investit dans le réaménagement des bâtiments "et, au final, il n'y a rien dedans. Sur les trois travées, une seule est occupée". L'activité "pièces de rechanges", qui rapportait beaucoup au site, a fini par atterrir en Suisse. Et voici à peine une semaine, un projet de développement de turbine à vapeur a été arrêté par la direction. "Maintenant, je ne fais plus grand-chose", se désole Eric Weiss, fataliste. Son volume d'affaires en cours a chuté de moitié. "On n'a plus de budget à investir, déplore-t-il. On ne négocie plus, c'est le service achats qui s'en charge et ça discute des jours entiers pour 500 euros alors qu'avant, les commandes montaient jusqu'à un million d'euros."
On nous dit que les carnets de commandes sont vides.
L'ancien soudeur pointe du doigt la régionalisation. "GE a découpé le monde en cinq régions et dorénavant les commerciaux sont recrutés sur place, explique-t-il. Pour le marché asiatique, ils sont postés en Chine. Ils ne connaissent ni l'usine ni les équipes, et encore moins l'équipement. Comment voulez-vous vendre dans ces conditions ?" Bien qu'il y ait encore quelques machines à sortir, "le cœur n'y est plus", avoue Eric Weiss. "On ne fait plus que des '9HA', le plus gros modèle de turbine à gaz, mais ce n'est pas celui qui demande le plus de temps." Actuellement, le site de Belfort est le seul à pouvoir les fabriquer "mais il ne faut pas grand-chose pour que cela change", pronostique le salarié. L'usine de Greenville, en Caroline du Sud aux Etats-Unis, devrait bientôt pouvoir le faire et les autres modèles sont dorénavant usinés par la Russie."
L'agent de méthode, qui cumule trente-sept années de vie dans le groupe, voit dans le rachat de 2015 une manière, pour les Américains, de mettre la main sur les brevets belfortains.
A l'époque, GE ne pouvait pas avoir accès à nos plans. C'était secret défense. Maintenant, ils peuvent tout siphonner.
Eric Weiss s'interroge sur la suite, persuadé que toutes ces difficultés sont voulues. Selon lui, la situation a empiré depuis le départ de l'ancien patron du site, remercié il y a deux ans. "Il a toujours défendu Belfort", soutient-il. Responsable monde, cet ancien directeur, dont Eric Weiss préfère taire le nom car il est actuellement en litige avec l'entreprise, a mené plusieurs fermetures de sites : Allemagne, Etats-Unis, Angleterre. Il a même fait rapatrier l'activité de cette dernière sur Belfort. "Mais le jour où il est parti, ça a commencé à sentir le roussi pour nous", conclut le salarié, avant de repasser quelques instants à son bureau "prendre la température" après l'assemblée générale de la matinée.
"Fin mars, c'est fini"
Même si la motivation décroît de jour en jour, Eric Weiss continue de badger tous les matins vers 7 heures. Il rejoint les quatre derniers membres de son service, regroupés au fond du grand open space aux trois quarts vide. Son équipe est passée de quatorze à cinq personnes. Les derniers prestataires qui y étaient employés sont partis en 2018. Assis près des fenêtres, il vérifie ses centaines d'e-mails, dont la plupart proviennent d'outre-Atlantique et dont il n'a cure. Mais il lit avec attention ceux traitant des assemblées générales des salariés, qui s'enchaînent ces derniers jours.
"On n'a rien vu venir et au final, c'est pour nous vendre", analyse l'homme à la voix discrète et posée. Pourtant, en 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, avait assuré que Belfort avait un avenir économique. General Electric vient alors de racheter Alstom et s'engage à créer 1 000 emplois. Quatre ans plus tard, le géant américain annonce la suppression de 1 050 postes, dont plus de 800 dans l'entité turbines à gaz de Belfort. Soit un quart des effectifs locaux. Dans la famille Weiss, père et fils n'échapperont pas au plan social. Le manager de l'ancien soudeur non plus. Contrairement aux plans de 2003 et 2013, aujourd'hui "tout le monde est touché par ce plan social, aussi bien les ouvriers que les cadres, qu'ils soient dans les ateliers ou dans les bureaux", assure celui que ses collègues décrivent comme l'incarnation de la "force tranquille". "Eric, il lui arrive d'avoir des coups de sang, rapporte Alexis Sesmat, responsable technique de produit dans l'entité turbines à gaz. "Mais il est calme et posé, sans pour autant se laisser marcher sur les pieds."
Si la direction gagne le bras de fer, les lettres annonçant les suppressions de postes partiront le 7 mars 2020. "Fin mars, c'est fini. Ça va vite venir", s'alarme le Belfortain, qui avait prévu de partir à la retraite en juillet 2024. Un départ anticipé à l'âge de 59 ans, qui lui convenait après une carrière longue. L'ouvrier bénéficie également de la reconnaissance de la pénibilité au travail et de son exposition à l'amiante. Dans le cadre du PSE, la direction doit proposer en premier lieu des départs sur la base du volontariat, puis des reclassements et enfin des licenciements. Mais l'ancien soudeur ne veut pas "leur faire le plaisir" de partir de lui-même.
Si je ne suis pas reclassé, il faudra qu'ils me licencient avec trente-huit ans de boutique. Il faudra que ça leur coûte de l'argent, il ne faut pas déconner.
La tension sur le site belfortain s'est accentuée depuis ces deux derniers mois. Des services se retrouvent sans travail car "le boulot est déjà parti", explique l'ancien soudeur. "En ce moment, mes collègues forment des Algériens sur les turbines à gaz en sachant qu'après, ils vont repartir les fabriquer chez eux." Avec son équipe, ils ont tenté d'interpeller leur N+2 "mais la réunion s'est très mal passée, il n'a rien assumé devant nous, répondant qu'il ne savait rien." Eric Weiss indique qu'un manager lui aurait confié avoir signé, à la demande de la direction, une clause de confidentialité.
Sollicitée par franceinfo, la direction de General Electric répond que "la signature de ce type de documents n'est pas un fait exceptionnel. GE, comme toute entreprise, travaille sur des sujets confidentiels."
L'employé, membre du Comité central d'hygiène et de sécurité et des conditions de travail (CCHSCT), accuse le coup mais s'inquiète pour la santé de ses collègues.
Dès 2017, le médecin du travail a alerté la direction sur l'identification de 87 personnes en situation de mal-être au travail.
Selon Eric Weiss, ces 87 cas sont liés à une surcharge ou sous-charge de travail, à des problèmes d'organisation, certains salariés ayant leur manager direct posté à des milliers de kilomètres, ou encore à une pression sur l'encadrement qui doit rendre des comptes toutes les semaines aux dirigeants américains.
Que répond la direction au sujet de ces signalements ? "Elle fait le 'black-out' total, limite l'accès aux informations, se cache derrière le secret médical pour ne pas agir et annonce que ce sont les salariés eux-mêmes qui ne souhaitent pas en parler", relève l'élu du personnel. "Dans la période que l'entreprise traverse actuellement, le dispositif de prévention est renforcé", assure au contraire la direction auprès de franceinfo, évoquant la "présence accrue sur le terrain des équipes de ressources humaines et de salariés volontaires formés, ainsi que la mise en place de groupes de parole pour tous les salariés".
Ce vendredi 21 juin, la ville se prépare pour la Fête de la musique. Celui qui n'a jamais voulu quitter la région va en profiter pour se changer un peu les idées en famille. "Depuis deux mois, on ne parle quasiment plus que de ça." Si les anciens se questionnent, les jeunes ne sont pas plus sereins. Thomas a renoncé à manifester samedi avec son père, qui le sent "un peu mal à l'aise" avec cette situation. "Ça lui prend un peu la tête, justifie Eric Weiss. Il a envie de penser à autre chose, je le comprends." Il sait que son aîné ne se laissera pas abattre. Il lui a même conseillé de réactualiser son CV.
Des notes de musique commencent à résonner dans Belfort. Nous décidons de nous retrouver le lendemain, un peu avant le début de la manifestation, à 14 heures.
Ne rien lâcher
Le soleil est au rendez-vous ce samedi 22 juin. Les Belfortains également. Familles, amis et collègues s'amassent sur l'esplanade face à la Maison du peuple. Il est à peine 14 heures. Quelque 5 000 personnes, selon les forces de l'ordre, écoutent avec attention les discours de l'intersyndicale appelant à ne rien lâcher. "Il faut dire stop au massacre de notre industrie. General Electric a déclaré la guerre économique au Territoire de Belfort. Et nous, on ne veut pas de ce plan", déclare dans le mégaphone Philippe Petitcolin, élu CFE-CGC et porte-parole de l'intersyndicale.
Eric Weiss est là, avec son fils cadet Julien, 13 ans. C'est sa première manifestation. Collé à son père, il écoute les gens parler du drame social qui se prépare.
1 000 emplois supprimés chez GE, c'est aussi 2 000 suppressions à l'extérieur.
Car ce PSE a indirectement des conséquences pour les sous-traitants, qui, pour certains, n'ont que General Electric comme client. Les commerces de la ville devraient aussi accuser une baisse de chiffre d'affaires, à cause des licenciements et des départs. Par solidarité, ils ont baissé leurs rideaux le temps du rassemblement. Des anciens collègues viennent saluer le salarié, fier de leur présenter son fils qui le dépasse pratiquement d'une tête. Jean, retraité, est inquiet pour le sien, qui travaille "dans la maison". Pour Jacques, parti en 2016, c'est l'occasion de prendre des nouvelles. "Il y a trois ans, quand on voyait le carnet de commandes, ça sentait déjà mauvais, explique-t-il. La première chose que j'ai faite une fois à la retraite, c'est de vendre toutes mes actions."
Depuis le début de la semaine, la tension est montée d'un cran entre la direction et les salariés du site. La première réunion (R1), dédiée au lancement du PSE, devait se tenir lundi 17 juin. Mais plus de 700 salariés, massés derrière l'intersyndicale, ont empêché sa tenue. Antoine Peyratout, directeur général de GE Power France, a décidé de la reporter au vendredi suivant mais cette fois, à l'extérieur du site, à la Jonxion, un parc d'innovation en périphérie de la ville. Le maire de Belfort, Damien Meslot (LR), a aussitôt bloqué la réservation de la salle prévue pour la rencontre. La direction a alors décidé de passer en force, en programmant directement la réunion numéro 2 (R2) à Paris, le mardi 25 juin, décrétant ainsi que la R1 avait eu lieu.
Devant la maison du peuple, les salariés de General Electric sont déterminés. Le père fredonne les chants révolutionnaires qui tournent en boucle tandis que son fils scrute tout autour de lui. "Nous, on veut annuler ce plan, que la R1 se décale en septembre pour que la direction puisse nous proposer des solutions autres qu'un plan social. Ce qu'elle n'a toujours pas fait", martèle Eric Weiss. Pour lui, comme pour les syndicats, des alternatives sont possibles. "On peut travailler sur du stockage d'hydrogène par exemple. Si on décale le PSE, on a le temps de former le personnel sur ces nouveaux produits", estime-t-il. L'ancien soudeur rappelle également le partenariat avec Safran, groupe aéronautique français, "qui, lui, a du boulot par-dessus la tête". Mais pour cela, il faut investir "et il n'y a pas la volonté. Ils ont envie de fermer ce site et puis c'est tout." Son visage s'assombrit.
Si le combat s'avère disproportionné, les salariés ne s'avouent pas encore vaincus. Les élus du personnel ont assigné General Electric au tribunal de grande instance de Belfort pour "non-respect du PSE". L'audience s'est tenue jeudi 27 juin et la décision doit être rendue mardi 2 juillet.
Sur les marches, face à la foule, les mégaphones se taisent. Le cortège, élus et syndicats en tête, s'élance en direction de l'hôtel de ville, où une délégation doit être reçue. Tout au long du parcours, les manifestants contournent des panneaux publicitaires Alain Decaux renfermant des affiches qui appellent au rassemblement en soutien aux salariés de GE. Cette campagne a été financée par le maire. Sur la petite place devant la mairie, Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Philippe Poutou (NPA) prennent la parole pour rappeler au gouvernement sa responsabilité, avant que le défilé ne commence à se disperser vers 16 heures. Eric Weiss, le bras sur l'épaule de Julien, s'en retourne chez lui. Content de cette action mais inquiet pour la suite, il souhaite un autre avenir pour son plus jeune fils.
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Texte : Guillemette Jeannot