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"Fainéante, mytho, enfant gâtée"... Une ex-DRH de Vinci condamnée à six mois de prison avec sursis pour avoir fiché des salariés

L'ancienne DRH avait fiché à leur insu et illégalement 180 salariés de Vinci Autoroutes dont une dizaine d'employés girondins basés à Coutras.
Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Gironde
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Publié Mis à jour
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Le logo de Vinci Autoroutes. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Une ex-DRH de Vinci a été condamnée lundi 2 octobre à six mois de prison avec sursis devant le tribunal de Brive-la-Gaillarde en Corrèze, dans une procédure de plaider-coupable, pour avoir fiché des salariés et tenu un tableau avec des annotations comme "fainéante, mytho, enfant gâtée", a appris France Bleu Gironde.

C'est le site Médiapart qui avait révélé le scandale en 2020. L’ancienne salariée a fiché à leur insu et illégalement 180 salariés de la région Centre-Auvergne du groupe Vinci Autoroutes, dont une dizaine d'employés basés à Coutras (Gironde). Sur un fichier Excel retrouvé sur son ordinateur, elle avait noté des commentaires tels que "fainéante, mytho, enfant gâtée" ou encore "élu syndical pas possible de le licencier, suspicion d’alcoolisme, hygiène de vie pas bonne", rapporte France Bleu Gironde.

"C'est dégradant humainement"

Avec la procédure de plaider-coupable, l'ex-DRH évitera ainsi un procès public. Sa peine de six mois de prison avec sursis, sans inscription au casier judiciaire, a donc été prononcée dans le bureau d'un magistrat de Brive-la-Gaillarde. "Quand on voit le nombre de personnes qui sont concernées par ce fichier, quand on voit la tenue des appréciations, c'est impressionnant. C'est dégradant humainement, personnellement à tout point de vue", estime Maître François Ruffié, avocat des salariés girondins.

Mais l’affaire n’est pas pour autant terminée car les avocats d'une centaine de salariés de Vinci demandent maintenant le renvoi de l'affaire sur intérêts civils. Selon eux, Vinci doit être aussi condamné, la DRH a fait office de fusible. Maître François Ruffié rapporte des annotations qui prouvent que le groupe était mêlé à cette pratique de fichage : "'Unetelle va nous planter un arrêt maladie car on lui a refusé ses congés de Noël', ça ce sont des informations que la DRH n'a pu avoir que par des éléments fournis par le groupe."

"C'est assez peu moral que ce soit elle qui assume seule tous ces dommages et intérêts, il semblerait normal que son employeur mette la main à la poche."

Maître François Ruffié

à France Bleu Bordeaux

Les avocats réclament au grand groupe de verser des indemnités aux salariés illégalement fichés. "Les salariés considèrent qu'elle ne l'a pas fait de son propre chef, mais sur instruction ou au moins au service de son employeur, Vinci", rappelle l'avocat des salariés.

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