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Comment Free s'est servi de Montebourg pour promouvoir sa 4G

Le fondateur de Free, Xavier Niel, se vante d'avoir instrumentalisé le ministre en le provoquant sur Twitter.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Xavier Niel (à g.) et le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, le 25 juin 2013 à Paris. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Instrumentaliser l'hostilité d'un ministre pour créer un buzz marketing. C'est la technique – complètement assumée – utilisée par Free en décembre 2013 pour promouvoir son offre 4G. Le fondateur du groupe, Xavier Niel, s'en est vanté publiquement lors d'une conférence à l'Ecole polytechnique, à Palaiseau (Essonne) le 22 mai, relève le Huffington Post, jeudi 12 juin.

Au micro, Xavier Niel, goguenard, explique : "Quand on a décidé d'intégrer la 4G dans nos forfaits pour le même prix, on s'est demandé quel était notre meilleur agent publicitaire. On a un très très bon client, c'est Arnaud Montebourg. Un garçon d'une énorme qualité, un excellent agent marketing pour nous, de première classe. On s'est dit : 'allons le chercher'."

(Voir la vidéo à partir de la 23e minute)

Fervent défenseur de la politique de prix cassés de Free lorsqu'il était député de l'opposition, Arnaud Montebourg a changé de discours une fois devenu ministre, estimant que la concurrence entre opérateurs mobiles était néfaste pour l'emploi.

Le patron de l'opérateur a alors exhumé un vieux tweet d'Arnaud Montebourg, datant de janvier 2012, qui louait le forfait illimité de Free et son impact sur le pouvoir d'achat. Deux ans plus tard, Xavier Niel répond donc par un tweet : "Toujours plus pour le pouvoir d’achat : la #4G pour 2€ grâce à #FreeMobile :-)"

Derrière son écran, Xavier Niel, qui a préparé tout un argumentaire, attend de voir si le poisson va mordre à l'hameçon. Bingo : quelques heures plus tard, la réponse d'Arnaud Montebourg tombe, cinglante. Xavier Niel décrypte sa stratégie : "Notre agent nous répond, et nous permet de faire la meilleure des publicités."

S'ensuit, entre les deux hommes, un débat par comptes Twitter interposés. La presse en fait ses choux gras. L'opération marketing de Xavier Niel a fonctionné. Une opération low cost qui n'aura pas couté un centime. "On était trois au marketing ce jour-là, avec Arnaud Montebourg ça fait quatre. Il est payé par l'Etat, c'est une double bonne nouvelle !" ironise Xavier Niel.

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