Cet article date de plus d'un an.

Banque de France : une "enquête paritaire" ouverte "pour mieux comprendre les causes" du suicide d'un salarié, annonce François Villeroy de Galhau

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, invité de France Inter, revient ce samedi sur les suicides de deux des salariés de l'institution.
Article rédigé par franceinfo - avec France Inter
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la banque de France. (KEVIN DIETSCH / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

"Dans un cas, il a été décidé d'ouvrir une enquête paritaire pour mieux comprendre les causes", indique le gouverneur de la Banque de France, samedi 23 septembre sur France Inter, après le suicide "au printemps, à leur domicile" de deux des salariés de l'institution. Concernant la seconde personne qui s'est donné la mort, "les causes semblent clairement personnelles et nous sommes en contact avec la famille", précise François Villeroy de Galhau.

"Cette enquête doit être menée à son terme" et "se déroule de façon indépendante et professionnelle. Je crois qu'il ne faut pas ajouter d'autres commentaires et ne pas incriminer telle ou telle cause avant d'avoir le résultat de cette enquête", prévient-il, témoignant de son "grand respect aux personnes et à la vérité"

Toute l'institution est "maltraitée", déplore un syndicaliste

"La vérité, c'est qu'un salarié s'est suicidé en laissant une lettre incriminant clairement et explicitement les conditions de travail à la Banque de France", rétorque Hugo Coldeboeuf, secrétaire général de la CGT Banque de France, joint par l'Agence Radio France. Interrogé sur cette lettre par France Inter, François Villeroy de Galhau n'a pas nié son existence.

Hugo Coldeboeuf souligne que les deux salariés qui se sont suicidés ont en commun d'avoir travaillé "au sein de la filière fiduciaire, là où on imprime et on trie les billets de banque". "Une direction en restructuration permanente", affirme-t-il. Pour preuve : plus d'un quart des effectifs a été supprimé, depuis 2015, comme le montre le rapport annuel 2022 de la Banque de France.

>> La Banque de France dénombre encore 4,1 millions de personnes fragiles financièrement

Le syndicaliste compare la situation au sein de l'institution à celle de France Télécom, touchée par une vague de suicides dans les années 2000. "Le parallèle est double : d'abord, c'est le constat de la souffrance au travail, aujourd'hui généralisée à la Banque de France et le déni total dans lequel est le gouvernement [ses dirigeants]".

"Le problème, c'est la situation générale", résume-t-il. De ce fait, l'intersyndicale veut "une expertise pour danger grave et imminent sur la situation et les risques psychosociaux à la Banque [de France] en général", indique-t-il. Ce sera tranché par un vote, le 4 octobre, lors d'une réunion. Quant aux conclusions de l'enquête paritaire, Hugo Coldeboeuf les attend au plus tard dans quatre semaines.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.