Entre les 2 tours des cantonales, Eric Besson a assuré que le gouvernement n'étudiait "aucune hausse importante"
Le ministre de l'Energie a toutefois annoncé mercredi une "légère augmentation" (non précisée) des tarifs de l'électricité cet été. Selon les Echos, EDF veut des hausses du prix de l'électricité de 5,1% à 6,5,% par an jusqu'en 2015.
Le prix du gaz, lui, augmentera d'environ 5% le 1er avril, soit 20% en un an.
La hausse d'électricité voulue par EDF mènerait à une hausse totale d'environ 30% en cinq ans, souligne le quotidien économique, alors que les hausses oscillaient depuis 2007 entre 1% et 3%.
EDF est contrôlé à 85% par l'Etat
Ce sont les pouvoirs publics qui décident des augmentations du prix de l'électricité. EDF est contrôlé à près de 85% par l'Etat.
Selon Eric Besson, le gouvernement n'a que deux préoccupations: la compétitivité de notre industrie, le pouvoir d'achat des Français".
La facture d'électricité des Français, qui est une des plus basses d'Europe, a augmenté de 3% le 15 août 2010 et à nouveau de 3% au 1er janvier 2011, soit une hausse de 6,4% depuis un an.
La libéralisation devrait faire monter les prix
En vertu de la loi Nome (Nouvelle organisation du marché de l'électricité), à partir de juillet, EDF sera obligé de vendre jusqu'à un quart de la production de ses centrales nucléaires à ses concurrents (GDF Suez, Poweo, Direct Energie...). Le patron de l'ex-monopole public EDF Henri Proglio refuse toutefois de "brader" son patrimoine industriel à ses rivaux et réclame un prix d'au moins 42 euros le mégawatheure (MWh). A terme, ce prix de gros devra même atteindre 46 euros/MWh, estime-t-il.
Or c'est 48% de plus que le prix actuellement payé par le consommateur sur sa facture d'électricité (31 euros/MWh), tel qu'il a été calculé par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) en mai 2010.
Selon Les Echos, EDF a donc récemment présenté aux pouvoirs publics un document visant à "concilier" sa demande avec une évolution "acceptable du tarif bleu", appliqué aux particuliers, jusqu'en 2015. Le groupe aurait ainsi proposé des hausses de facture de 5,1% à 6,5% par an, inflation comprise.
Les coûts risquent en outre d'augmenter, après la catastrophe nucléaire au Japon, qui va obliger EDF à de nouveaux investissements dans la sécurité des centrales.
Les associations réagissent
"On ne peut pas accepter l'idée que la libéralisation conduise à une augmentation des prix pour rendre les fournisseurs alternatifs compétitifs", a déclaré Thierry Saniez, de la CLCV.
"C'est une confirmation du scénario le plus pessimiste que l'on craignait depuis des mois", a réagi Grégory Caret, de l'UFC Que Choisir, enjoignant le gouvernement à "s'opposer à ces hausses demandées par EDF".
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