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"Une électricité bas-carbone en 2050 peut être atteinte à un coût maîtrisable pour la France", estime le Réseau de transport d'électricité

RTE a rendu un rapport dans lequel il présente "six scénarios de systèmes électriques" et des mix énergétiques pour "disposer d'une électricité bas-carbone en 2050".  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Éolienne à Plomodiern dans le Finistère (illustration). (RÉGIS HERVÉ / RADIO FRANCE)

"Le système électrique de la neutralité carbone peut être atteint à un coût maîtrisable pour la France", estime RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, dans une étude remise aujourd'hui au gouvernement.  

Cette étude intitulée Futurs énergétiques 2050 et lancée en 2019 sur demande du gouvernement, était très attendue. Elle a été rendue publique lundi 25 octobre et présente "six scénarios de systèmes électriques" et mix énergétiques "garantissant la sécurité d'approvisionnement" et permettant à la France de "disposer d'une électricité bas-carbone en 2050".  

Développer les parcs solaires et l'éolien

Atteindre la neutralité carbone sera "impossible sans un développement significatif des énergies renouvelables", notamment, à moyen terme, d'ici 2030, des "énergies matures" et "compétitives", tels que les "grands parcs solaires et éoliens à terre et en mer". D'autres investissements, "lourds", seront nécessaires, tels que des centrales à hydrogène.  

En parallèle, RTE souligne qu'il est difficile de ne pas construire de nouveaux réacteurs nucléaires, car s'en passer "impliquerait des rythmes de développement des énergies renouvelables plus rapides que ceux des pays européens les plus dynamiques". Le scénario de la sortie complète du nucléaire en 2050 est donc difficilement envisageable, à moins d'investissements très coûteux.

Un scénario médian sur le nucléaire

RTE avance un autre scénario, où le nucléaire représenterait la moitié de la production électrique, soit le maximum autorisé par la loi énergie-climat adoptée en novembre 2019. Si cet objectif est choisi, RTE estime qu'il faudra construire 14 nouveaux réacteurs nucléaires EPR, et prolonger à 60 ans la durée de vie actuelle des centrales. Un pari qui implique "des paris technologiques lourds pour être au rendez-vous de la neutralité carbone".  

Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité propose un scénario médian, avec la construction des 14 réacteurs EPR, mais l'arrêt de certaines vieilles centrales encore en activité. Dans ce cas, les énergies renouvelables représenteraient la majorité du mix énergétique, ce qui nécessite des investissements de 20 à 25 milliards d'euros par an, d'après les estimations d'RTE. 

Enfin, changer de mix énergétique ne suffira pas à atteindre les objectifs climatiques, alerte RTE, qui insiste également sur les investissements nécessaires dans "l'efficacité énergétique".   L'étude doit aider le gouvernement à choisir parmi les options proposées afin d'assurer une production électrique décarbonée en 2050.

"Une manipulation du gouvernement", selon Jadot

Une étude de RTE qui n'est pas au goût de l'écologiste Yannick Jadot. Le candidat à la présidentielle estime sur Twitter que "la présentation des scénarios de RTE se révèle être partielle donc partiale", car elle met en avant l'avantage économique du nucléaire. Le candidat d'EELV dénonce "une manipulation du gouvernement" dans les six scénarios retenus pour dessiner la consommation électrique de demain en France. Pour lui, RTE ne retient pas exprès un scénario où la consommation d'électricité "se limite à 550 TWh en 2050", soit un scénario de maîtrise de la consommation électrique et où le renouvelable serait plus intéressant économiquement.

Yannick Jadot parle de "manipulation choquante" de RTE, "sous pression du gouvernement". Pour l'eurodéputé EELV, "le but du président de la République et de son gouvernement est clair : justifier à n'importe quel prix la relance du nucléaire." Et de rappeler "que le mirage des petits réacteurs à l'horizon 2040 ne répond en rien à nos besoins d'aujourd'hui et de la décennie".

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